Nous pouvons cependant penser, par extrapolation de la composition du 43ème régiment d'infanterie et de commandement de corps d'armée que ces trois unités sont organisées en :
un état-major
1er, 2ème et 3ème escadrons de commandement et de quartier général
4ème escadron de transport, circulation.
Au 1er janvier 1989, ces quatre régiments seraient à l'effectif de 682 hommes et seraient dotés de 230 véhicules divers.
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F – LES RÉGIMENTS DE TRANSMISSIONS :
Au 1er janvier 1989, les corps d'armée sont théoriquement dotés de deux régiments de transmissions. Un commandement des transmissions dirigent l'action de ces deux éléments organiques de corps d'armée qui sont un maillon essentiel de la chaîne de commandement et de la transmission d'informations.
En effet, ces unités assurent la pérennité des moyens de transmission tout d'abord entre le corps de commandement qu'est l'état-major de la 1ère armée et les divers états-majors de corps d'armée ou de la Force d'Action Rapide.
De plus ils assurent également la transmission d'ordres et d'information entre les grandes unités de combat appartenant aux corps d'armée et les différents éléments organiques de ce corps.
Suite à divers retour d'expérience et face à un conflit qui pourrait amener à la destruction de moyens civils de communication a été mis en place au début des années 1980 le système RITA ( Réseau Intégré des Transmissions Automatiques). Nous verrons ci-après les potentialité de ce système mais présentons tout d'abord les régiments de transmissions intégrées aux éléments organiques de corps d'armée.
Unités | Garnison | Rattachement | Chef de corps |
18ème régiment de transmissions | Épinal | Commandement des transmissions du 1er corps d'armée | Colonel DUVAL |
28ème régiment de transmissions | Orléans | Commandement des transmissions de la Force d'Action Rapide | Colonel SANDOU |
42ème régiment de transmissions | Rastatt | Commandement des transmissions du 2ème corps d'armée | Colonel LACOUR |
50ème régiment de transmissions | Baden-Baden | Commandement des transmissions du 2ème corps d'armée | … / … |
51ème régiment de transmissions | Compiègne | Commandement des transmissions du 3ème corps d'armée | Colonel BERTHAUD |
53ème régiment de transmissions | Fribourg | Commandement des transmissions du 2ème corps d'armée | … / … |
57ème régiment de transmissions | Mulhouse | Commandement des transmissions du 1er corps d'armée | Colonel VIEILLEFOND |
58ème régiment de transmissions | Laon | Commandement des transmissions du 3ème corps d'armée | Colonel COUTON |
A la lecture de ce tableau, nous pouvons voir que les trois corps d'armée, contrairement à la Force d'Action Rapide, sont dotés de deux régiments de transmissions. Le cas du 50ème régiment de transmissions est un cas à part, il sera étudié à la fin.
A cet effet, les éléments organiques de corps d'armée ont été réorganisés afin de pouvoir à la fois affecter un régiment de transmissions à la Force d'Action Rapide en 1984. De plus, il a fallu pallier également au départ du 54ème régiment de transmissions qui, dissous en 1985 sera recréé en 1986 et affecté à la 1ère armée.
Voici ci-après un comparatif entre l'année 1979 et l'année 1989 :
1979 | 1989 | |
1ère armée | . 40ème régiment de transmissions . 44ème régiment de transmissions | . 40ème régiment de transmissions . 44ème régiment de transmissions . 54ème régiment de transmissions |
1er corps d'armée | . 18ème régiment de transmissions . 54ème régiment de transmissions . 57ème régiment de transmissions | . 18ème régiment de transmissions . 57ème régiment de transmissions |
2ème corps d'armée | . 42ème régiment de transmissions . 50ème régiment de transmissions . 51ème régiment de transmissions . 53ème régiment de transmissions | . 42ème régiment de transmissions . 50ème régiment de transmissions . 53ème régiment de transmissions |
3ème corps d'armée | . 28ème régiment de transmissions . 58ème régiment de transmissions | . 51ème régiment de transmissions . 58ème régiment de transmissions |
Force d'Action Rapide | … / … | . 28ème régiment de transmissions |
Comme nous pouvons le voir supra, la réorganisation des unités de transmissions profite à la 1ère armée et à la Force d'Action Rapide qui gagnent une unité chacun contrairement aux 1er et 2ème corps d'armée qui perdent un régiment chacun.
En fait, le 54ème régiment de transmissions – version 1979 – est dissous en 1985 et c'est la division en deux du 44ème régiment de transmissions en 1986 qui permet de recréer un régiment avec ce numéro.
Il en va de même avec le 51ème régiment de transmissions qui, se trouvant basé en Allemagne fédérale, est dissous en 1984 puis recréé tout de go en lieu et place du 51ème régiment d'infanterie à Compiègne. Il prend ainsi la place du 28ème régiment de transmissions qui passe du 3ème corps d'armée à la Force d'Action Rapide.
Au 1er janvier 1989, le régiment de transmissions type A (zone avant) comprend 1098 hommes et dispose de 400 véhicules divers.
Le régiment de transmissions type B (zone arrière) comprend 1069 hommes et dispose de 388 véhicules divers.
Ces deux types de régiment s'organisent de la même manière soit :
un état-major,
une compagnie de commandement et des services,
1ère, 2ème, 3ème et 4ème compagnies de transmissions.
Les compagnies se partagent l'exploitation de PC de Corps d’Armée et de raccordement et les centres nodaux « RITA ».
Les premiers appareils « RITA » sont mis en place dans le 2ème corps d'armée dès 1983. En 1987, les régiments situés en 6ème région militaire seront dotés du système de transmissions « RITA ». Cependant, au 1er janvier 1989, les 28ème et 58ème régiments de transmissions ne sont pas encore dotés du système de transmissions « RITA ». Le 28ème régiment de transmissions en sera doté dès 1990 car c'est avec ce type de matériel qu'il interviendra en Arabie-Saoudite dans le cadre de l'intervention « Tempête du désert ».
L'acronyme « RITA » signifie « Réseau intégré des transmissions automatiques ». C'est un système de « transmissions maillés tactiques » développé entre 1960 et 1980 par le Laboratoire Central des Télécommunications de Paris (75) et la société ALCATEL, sous la direction du général Louis Blondé. C'est la société THOMPSON qui en assure depuis le développement industriel et commercial.
Entré en service en 1983 dans l'armée de terre, il deviendra rapidement incontournable au point d’intéresser l'armée américaine qui en adopte le système.
« La particularité de sa version valorisée réside dans sa capacité de transmissions chiffrée : d'images, de sons ou d'écrits selon un système d'évasion de fréquence. La fréquence d'émission est modifiée selon des paramètres eux aussi chiffrés. Le système équipe aussi bien les transmissions entre les ordinateurs de théâtre d’opérations que les émetteurs-récepteurs radio de combat.
Une des forces du système est la possibilité que des centraux téléphoniques soient détruits sur le champ de bataille sans que cela n'affecte les conversations en cours. De la même façon, chaque poste émetteur recherche en permanence le meilleur chemin de transit de la connexion en fonction de l'état du réseau -supposé être soumis à de nombreuses variations- dans un environnement de combat. »
Le cas du 50ème régiment de transmissions est à présenter car ce n'est pas un régiment de transmissions de corps d'armée à proprement parlé mais plus un régiment de la zone arrière du corps. En effet, l'état-major du 2ème corps d'armée a été fusionné avec l'état-major des Forces Françaises en Allemagne, ce qui fait que les unités dépendant des Forces Françaises en Allemagne « obéissent » au 2ème corps d'armée.
Ce régiment ressemble donc plus aux unités de transmissions de zone de défense. Bien que ce ne soit pas le sujet ici présentons l'organisation de ces unités qui est la suivante :
un état-major,
une compagnie de commandement et des services,
une compagnie de transmissions assurant la mise en œuvre et l’exploitation du centre primaire « RITTER »
une compagnie de transmissions, assurant le fonctionnement du centre principal de transmissions régional,
Diverses compagnies d’infrastructure, regroupant sites hertziens et centres annexes de transmissions des régions.
Ce type d'unité est étudié dans la page dédiée aux unités de zone de défense. Pour info, en matière de transmissions, on y trouve les unités suivantes :
1ère région militaire :
49ème régiment de transmissions (ex-groupement régional d'exploitation des transmissions 801),
2ème région militaire :
52ème bataillon de transmissions (ex-groupement régional d'exploitation des transmissions 802),
3ème région militaire :
38ème régiment de transmissions (ex-groupement régional d'exploitation des transmissions 803),
4ème région militaire :
48ème bataillon de transmissions (ex-groupement régional d'exploitation des transmissions 804),
5ème région militaire :
45ème régiment de transmissions (ex-groupements régionaux d'exploitation des transmissions 805 et 807),
6ème région militaire :
43ème régiment de transmissions (ex-groupement régional d'exploitation des transmissions 806),
Forces Françaises en Allemagne :
50ème régiment de transmissions (ex-groupement régional d'exploitation des transmissions 813).
Ces régiments tiennent en fait le même rôle pour les zones de défense que les sept unités organiques de corps d'armée issues de l'arme des Transmissions.
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G – LES UNITÉS HORS CADRE :
Après avoir pu présenter les divers éléments organiques de corps d'armée, nous finissons par le 1er régiment parachutiste d'infanterie de Marine qui, mentionnons le n'est pas un élément organique de corps d'armée mais est administrativement géré par la 11ème division parachutiste.
Le 1er régiment parachutiste d'infanterie de Marine est créé en 1960 à Bayonne. Ce régiment est un creuset de traditions entre les unités de l'armée de terre, de l'armée de l'air et des Troupes de Marine. En effet, il est l’héritier à la fois de :
la 1ère compagnie d'Infanterie de l'Air qui deviendra 2ème régiment de Chasseurs Parachutistes entre 1940 et 1946
le 1er bataillon de Choc qui deviendra 1er bataillon de Parachutistes coloniaux entre 1946 et 1955
le 1er bataillon de Parachutistes coloniaux qui deviendra 1er bataillon parachutiste d'infanterie de Marine entre 1955 et 1962
Unités | Garnison | Rattachement | Chef de corps |
1er régiment parachutiste d'infanterie de Marine | Bayonne | Séquencé par éléments au profit des trois corps d'armée et de la Force d'Action Rapide | Colonel RIGOT |
A l'instar du 13ème régiment de Dragons parachutistes, régiment d'appui et de recherche dans la profondeur, assurant la reconnaissance et la recherche du renseignement par moyens humains en tout temps et en tout lieu, le 1er régiment parachutiste d'infanterie de Marine assure cette mission non pas pour la 1ère armée mais pour les trois corps d'armée et la Force d'Action Rapide.
Nous ne reviendrons pas sur les missions essentielles de ce type d'unité. Nous pouvons dire ici que c'est une unité agissant en avant des unités de découverte blindée que sont les trois régiments de Hussards en fournissant des unités de recherche de corps d'armée (URCA) aux corps d'armée.
Cependant pendant les années 1980, son univers ne s'arrête pas à la plaine germano-polonaise et il affecte aux forces prépositionnées en Afrique des détachements d'assistance opérationnelle (DAO).
Ne possédant pas les caractéristiques exacts quant aux effectifs au 1er janvier 1989, nous reprenons les chiffres cités pour le 13ème régiment de Dragons parachutistes, soit 1 140 hommes. Ce type d'unité se structure en :
un état-major,
une compagnie de commandement et des services,
1er, 2ème, 3ème et 4ème compagnies de combat.