Entre réalité et prospective :
   L'armée de terre française en janvier 1989
 
David DELPORTE
 
 


ÉLÉMENTS ORGANIQUES DES BRIGADES LOGISTIQUES

 

MISE A JOUR EN DATE DU 12 FÉVRIER 2021

 

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II - DÉTAIL DES ÉLÉMENTS ORGANIQUES :

 

La présentation théorique des brigades logistiques de corps d’armée et la présentation réelle des quatre unités faites en amont nous renseignent sur le fait que cette grande unité de logistique se divise en trois grandes « chaînes » comportant de manière théorique les vingt-quatre unités suivantes :

 
  • la chaîne « ravitaillement » avec :

    • deux régiments de transport de corps d'armée,

    • deux compagnies de munitions,

    • deux compagnies mixtes des essences,

    • deux compagnies de ravitaillement du Commissariat de l'Armée de Terre,

  • la chaîne « maintien en conditions » avec :

    • deux régiments du Matériel,

    • un bataillon du Matériel (en soutien à l'arme nucléaire),

    • un groupement de soutien « ALAT »,

    • un détachement de soutien « ALAT »,

  • la chaîne « santé » avec :

    • deux compagnies médicales,

    • une compagnie de ravitaillement,

    • huit d'hôpitaux militaires de trois types différents.

Notre étude suivra donc l’ordre de présentation de ces trois chaînes.


 

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A – LA CHAÎNE « RAVITAILLEMENT » :

 

Pour commencer, nous effectuerons à la fois une présentation historique des régiments de transport du Train et la composition de ces unités avec leur répartition au sein des quatre brigades logistiques.

 

Pour suivre, nous étudierons tout d’abord les compagnies de munitions, qui bien qu’appartenant à l’arme du Matériel, sont rattachées à la « chaîne ravitaillement » puis les compagnies mixtes des essences.

 

Pour finir, nous présenterons les unités d’intendance qui ont pris le nom d’unités du Commissariat de l’Armée de Terre au 1er janvier 1984.

 

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1 LES RÉGIMENTS DE TRANSPORT DE L'ARME DU TRAIN :

 

Unités

Garnison

Rattachement

Chef de corps

135ème régiment du train

Karlsruhe

Élément organique de la brigade logistique du 2ème corps d'armée

/ …

508ème régiment du train (Réserve)

Chaumont

Élément organique de la brigade logistique du 1er corps d'armée

/ …

511ème régiment du train

Auxonne

Élément organique de la brigade logistique de la Force d'Action Rapide

Lieutenant-Colonel EL IMAN

516ème régiment du train

Écrouves

Élément organique de la brigade logistique du 1er corps d'armée

/ …

517ème régiment du train

Vernon

Élément organique de la brigade logistique du 3ème corps d'armée

Lieutenant-Colonel BOURGIN

521ème régiment du train (Réserve)

Karlsruhe

Élément organique de la brigade logistique du 2ème corps d'armée

/ …

522ème régiment du train (Réserve)

Auneau

Élément organique de la brigade logistique du 3ème corps d'armée

/ …

 

A l’image des unités du Train composant le 1er commandement logistique (1er COMLOG) qui tant par voie routière que par air ou par transbordement maritime transfèrent les marchandises entre les grands centres de stockage métropolitains de la 1ère armée et les brigades logistiques, les sept régiments cités supra assument ici la responsabilité de l’exécution du soutien logistique par l’organisation de la chaîne de ravitaillement entre la brigade logistique de corps d’armée et les divisions dépendant de ce corps d’armée.

 

L’appellation de « régiment du Train » est donnée à ces sept unités en 1978-1979. En effet, dès avant la guerre d'Algérie jusqu'à cette date, nous parlions tout d'abord de groupes de transport puis pour certains de groupes de transport lourd.

 
  • 535ème groupe de transport

 

135ème régiment du train

  • 508ème groupe de transport

 

508ème régiment du train

  • 511ème groupe de transport

ex-511ème groupe de transport lourd

511ème régiment du train

  • 516ème groupe de transport

 

516ème régiment du train

  • 517ème groupe de transport

 

517ème régiment du train

  • 521ème groupe de transport

 

521ème régiment du train

  • 522ème groupe de transport

 

522ème régiment du train

 

Pour mémoire, le 135ème régiment du train est formé en 1978 de l'amalgame des 521ème et 535ème groupes de transport. Le 521ème groupe étant dissous, il est aussitôt recréé comme unité de réserve du 135ème régiment du train.

 

Il en va de même pour le 516ème régiment du train qui est formé en 1978 de l'amalgame des 508ème et 516ème groupes de transport. Le 508ème groupe étant dissous, il est aussitôt recréé comme unité de réserve du 508ème régiment du train.

 

Le 522ème régiment du train est l’unité de réserve de la brigade logistique du 3ème corps d'armée. Créé une première fois le 16 août 1944 comme 522ème groupe de transport il est dissous le 1er mai 1951 étant incorporé par le 523ème groupe de transport.

 

Mis sur pied à Évreux le 1er août 1955 à partir du 523ème groupe de transport (qui deviendra le 121ème régiment du train), il sera dissous à Sissonne le 15 décembre 1963. C’est bien logiquement que le régiment de réserve de cette brigade logistique porte le n° 522.

 

Ces quatre régiments de transport de corps d'armée d’active et ces trois régiments de transport de corps d'armée de réserve, à l'effectif théorique de 1 614 hommes dotés chacun de 571 véhicules divers (dont 200 véhicules lourds de marque Renault de type « TRM 4000 » avec remorque, 40 citernes de 5 m3 et 90 véhicules sanitaires dont 30 cars sanitaires) s'organisent de la manière suivante :

 
  • un état major,

  • un escadron de commandement et des services,

  • 1er escadron de transport,

  • 2ème escadron de transport,

  • 3ème escadron de transport,

  • 4ème escadron de transport mixte,

  • 5ème escadron de transport sanitaire.


La capacité totale de transport par corps d'armée est donc de :

 
  • 400 véhicules lourds pouvant être de marque Renault de type « TRM 4000 » avec remorque, soit 3 000 tonnes de capacité de transport,

  • 80 citernes de 5 m³ soit 400 m³ de capacité de distribution de carburant,

  • 180 véhicules divers dont 60 cars sanitaires.

Cependant, en temps de paix, la situation est quelque peu différente. Ainsi, le 135ème régiment du train était organisé de la manière suivante :

 
  • un état major,

  • un escadron de commandement et des services,

  • 1er escadron de transport mixte,

  • 4ème escadron de transport,

  • 5ème escadron de transport sanitaire.

Le détachement mobilisateur du 135ème régiment du train, détaché à Kaiserslautern, met sur pied en temps de guerre les :

 
  • 2ème escadron de transport,

  • 3ème escadron de transport.

Le 511ème régiment du train, unité affectée à la Force d'action rapide, met en œuvre la chaîne des ravitaillements de la brigade logistique avec :

 
  • un escadron de commandement et des services

    • 1er escadron de transport,

    • 2ème escadron de transport,

    • 3ème escadrons de transport,

    • 4ème escadron de transport mixte,

    • 5ème escadron de transport sanitaire.

Pour mémoire, il existe en temps de paix diverses unités rattachées aux régiments de transport mais qui s'en détachent en temps de guerre :

 
  • le 61ème escadron de circulation administré par le 511ème régiment du train,

  • le 101ème escadron porte-chars détaché à Toul et administré par le 516ème régiment du train,

  • le 102ème escadron porte-chars détaché à Kaiserslautern et administré par le 135ème régiment du train,

  • Le 625ème groupe d'escadrons de circulation routière basé à Évreux et administré par le 517ème régiment du train. Ce groupe, en temps de guerre, met sur pied le 625ème régiment de circulation routière qui rejoint le 3ème corps d'armée comme élément organique.

Rappelons également qu'un régiment de transport issu du 1er commandement logistique (1er COMLOG) est mis à la disposition à la Brigade logistique de la Force d'Action Rapide selon la mission.
 

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2 – LES COMPAGNIES DE MUNITIONS :

 

Unités

Garnison

Rattachement

Chef de corps

4ème compagnie de munitions

Fribourg

2ème régiment du matériel

/ …

5ème compagnie de munitions

Rastatt

6ème régiment du matériel

/ …

4ème compagnie de munitions

Wittlich

7ème régiment du matériel

/ …

4ème compagnie de munitions

Connantray / Rozelier

8ème régiment du matériel

/ …

 

Les compagnies de munitions sont des unités appartenant à l’arme du Matériel. Jusqu’alors indépendantes avec les appellations de « compagnie de munitions » puis de « groupement de munitions » au 1er septembre 1978 avec une numérotation dans la série « 700 », ces unités sont amalgamées à d’autres unités du Matériel pour constituer le 1er juillet 1985 les régiments du Matériel :

 
  • la 730ème compagnie de munitions devenue 730ème groupement de munitions puis 4/2ème régiment du matériel

  • la 733ème compagnie de munitions devenue 733ème groupement de munitions puis 4/7ème régiment du matériel,

  • la 753ème compagnie de munitions devenue 753ème groupement de munitions puis 5/6ème régiment du matériel,

  • la 771ème compagnie de munitions devenue 771ème groupement de munitions puis 4/8ème régiment du matériel.

Les compagnies arment les dépôts stockant les munitions des formations de combat, d'appui et de soutien des corps d'armée. Elles sont chargées de la gestion et de la distribution des moyens en munitions des formations du corps d'armée (le transport relevant des formations du Train) et assurent la gestion des détachements de munitions de la zone de ravitaillement, c’est en cela qu’elles sont rattachées à la chaîne « ravitaillement ».

 

Comme nous pouvons le voir, il n'existe en temps de paix que quatre compagnies de munitions « officielles » sur les huit compagnies prévues (deux par corps d’armée / Force d’Action Rapide). Trois d’entre elles sont stationnées sur l'emprise du 2ème corps d'armée en Allemagne Fédérale. La quatrième, quant à elle, stationne sur l'emprise territoriale du 1er corps d'armée.

 

La compagnie de munitions, à l'effectif théorique de 200 hommes dotée de 55 véhicules divers (dont 22 véhicules de transport de type « TRM 2000 », 9 véhicules de transport de type « GBC8KT » et 7 chariots élévateurs) s'organise de la manière suivante :

 
  • une section de commandement,

  • 1er détachement technique,

  • 2ème détachement technique,

  • 3ème détachement technique,

  • 4ème détachement technique,

  • 5ème détachement technique.


Afin de renforcer la gestion des stocks et des lignes de ravitaillement, ces compagnies de munitions se tournent vers les détachements d’armée et les détachements de munitions qui sont des postes fixes de moindres importances.

 

Pour le 3ème corps d'armée, les munitions sont stockées dans les entrepôts de réserve générale des munitions et les dépôts de munitions stationnés en 1ère et 3ème régions militaires. Ces entrepôts ont la même fonction que les compagnies de munitions. Ils peuvent se transformer, en temps de guerre, en compagnies de munitions.

 

Les quatre compagnies de munitions manquantes, mises sur pied en temps de guerre, reprennent les traditions des unités ayant déjà existé.

 

Voici un aperçu par région militaire et zone de stationnement des huit entrepôts de réserve générale des munitions, des vingt-et-un détachements de munitions et des cinq détachements d’armée avec un rappel des traditions connues à ce jour :

 
  • 1ère région militaire :

    • Entrepôt de réserve générale des munitions de Salbris (traditions de la 736ème compagnie de munitions)

    • Entrepôt de réserve générale des munitions de Châteaudun,

  • 2ème région militaire / 3ème corps d’armée :

    • Dépôt de munitions d’Ors,

    • Dépôt de munitions de Seclin,

    • Dépôt de munitions de Saint-Michel,

    • Dépôt de munitions de Sassay,

    • Dépôt de munitions de Sissonne,

  • 3ème région militaire :

    • Entrepôt de réserve générale des munitions d’Aubigné-Racan,

    • Dépôt de munitions de Saint-Avé,

  • 4ème région militaire :

    • Entrepôt de réserve générale des munitions de Thouars (traditions de la 735ème compagnie de munitions)

    • Dépôt de munitions des Causse,

    • Dépôt de munitions de La Courtine,

    • Dépôt de munitions de Dirac,

    • Dépôt de munitions de Sedzère,

  • 5ème région militaire :

    • Entrepôt de réserve générale des munitions de Leyment (traditions de la 734ème compagnie de munitions)

    • Entrepôt de réserve générale des munitions de Miramas (traditions de la 732ème compagnie de munitions)

    • Dépôt de munitions de Beaumont-les-Valence,

    • Dépôt de munitions de Canjuers,

    • Dépôt de munitions de Nîmes,

    • Dépôt de munitions de Solenzara,

  • 6ème région militaire / 1er corps d’armée :

    • Entrepôt de réserve générale des munitions de Brienne-le-Château (traditions de la 731ème compagnie de munitions)

    • Entrepôt de réserve générale des munitions de Chemilly/Yonne,

    • Dépôt de munitions de Connantray-Vaurefroy,

    • Dépôt de munitions de Mourmelon,

    • Dépôt de munitions de Neubourg,

    • Dépôt de munitions de Ressaincourt,

    • Dépôt de munitions du Rozelier,

    • Dépôt de munitions du Valdahon,

  • Forces françaises en Allemagne / 2ème corps d’armée :

    • Détachement d’armée de Breithülem (DA61),

    • Détachement d’armée d'Ifferzheim (DA57),

    • Détachement d’armée de Kisingen (DA59),

    • Détachement d’armée d'Offenbourg (DA58),

    • Détachement d’armée de Stetten (DA63),

    • Dépôt de munitions à Büdesheim (DA 326).

Pour mémoire, voici une liste d’unités (non exhaustives) mises sur pied pour la guerre d’Indochine et la guerre d’Algérie et ayant porté le nom de compagnies de munitions et n’apparaissant pas dans les unités déjà citées :

 
  • 721ème compagnie de munitions,

  • 737ème compagnie de munitions,

  • 750ème compagnie de munitions (1956 - 1963),

  • 758ème compagnie de munitions (1956 - 1963),

  • 773ème compagnie de munitions.

 



 




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