Entre réalité et prospective :
   L'armée de terre française en janvier 1989
 
David DELPORTE
 
 


LES UNITÉS D'INFANTERIE D'ACTIVE ET D’ÉCOLE

 

MISE A JOUR EN DATE DU 25 NOVEMBRE 2018

 

Au terme de la loi n° 83-606 du 8 juillet 1983 portant approbation de la programmation militaire pour les années 1984-1988 et par la loi de programmation n° 87-343 du 22 mai 1987 relative à l'équipement militaire pour les années 1987-1991, les unités d'active de l'infanterie comprennent en métropole (en sus des six compagnies antichars d'active affectées pour emploi aux six divisions blindées) :

 
  • quarante-six unités d'active servant comme unités de combat :

    • les 1er, 5ème, 8ème, 24ème, 35ème, 39ème, 41ème, 42ème, 46ème, 67ème, 92ème, 94ème, 99ème, 110ème, 126ème, 150ème, 151ème, 152ème, 153ème et 170ème régiments d'infanterie,

    • les 1er, 2ème, 8ème, 16ème, 19ème, 24ème et 30ème groupes de Chasseurs,

    • les 6ème, 7ème, 11ème, 13ème et 27ème bataillons de Chasseurs alpins,

    • les 2ème, 3ème, 21ème et 24ème régiments d'infanterie de Marine,

    • les 1er, 3ème, 6ème et 8ème régiments parachutistes d'infanterie de Marine,

    • les 1er et 9ème régiments de Chasseurs parachutistes,

    • le 159ème régiment d'infanterie alpine,

    • le 2ème régiment étranger d'infanterie,

    • le 2ème régiment étranger parachutiste,

    • le régiment de marche du Tchad,  

  • cinq unités d'active de service et de soutien gardant les traditions d'unités d'infanterie :

    • le 11ème régiment parachutiste de choc servant comme unité d'appui des services secrets,

    • une unité de quartier-général qui garde les traditions du 43ème régiment d'infanterie,

    • une unité d'appui des services secrets qui garde les traditions du 44ème régiment d'infanterie,

    • un groupe cynophile qui garde les traditions du 132ème régiment d'infanterie,

    • le 1er régiment étranger qui sert de régiment « socle », 

  • ??six unités d'infanterie mises sur pied par les écoles ou centres de formation et servant comme unités de combat :

    • les 3ème, 86ème et 114ème régiments d'infanterie
    • le 3ème régiment de Chasseurs parachutistes,
    • le 4ème régiment d'infanterie de Marine,
    • le 4ème régiment étranger d'infanterie.
  • une unité de quartier-général mise sur pied par les écoles garde les traditions du 81ème régiment d'infanterie.

On arrive donc à un total de cinquante-huit unités d'infanterie. Nous verrons ultérieurement dans un second chapitre les unités d'infanterie de réserve qui seront traitées selon le « modus operandi » similaire.

 

Ces cinquante-huit unités d'infanterie d'active et d'école se répartissent également en fonction de leur technicité, en voici le détail :

 
  • dix-neuf unités d'infanterie portée :

    • les 6ème, 7ème, 11ème, 13ème et 27ème bataillons de Chasseurs alpins,

    • les 41ème, 86ème et 114ème régiments d'infanterie,

    • les 1er, 3ème et 9ème régiments régiments de Chasseurs Parachutistes,

    • les 3ème, 6ème et 8ème régiments régiments parachutistes d'infanterie de Marine,

    • les 4ème et 24ème régiments d'infanterie de Marine,

    • le 4ème régiment étranger d'infanterie,

    • le 2ème régiment étranger parachutiste,

    • le 159ème régiment d'infanterie alpine,

  • quatorze unités d'infanterie mécanisée :

    • les 1er, 2ème, 8ème, 16ème, 19ème, 24ème et 30ème groupes de Chasseurs,

    • les 3ème, 5ème, 35ème, 42ème, 150ème et 170ème régiments d'infanterie,

    • le régiment de Marche du Tchad,

  • dix unités d’infanterie motorisée :

    • les 8ème, 67ème, 92ème, 94ème, 99ème et 126ème régiments d'infanterie,

    • les 2ème, 3ème et 21ème régiments d'infanterie de Marine,

    • le 2ème régiment étranger d'infanterie,

  • sept unités mixtes :

    • les 24ème, 39ème, 46ème, 110ème, 151ème, 152ème et 153ème régiments d'infanterie

  • une unité de combat aéromobile :

    • le 1er régiment d'infanterie de combat aéromobile,

  • sept unités diverses :

    • les 43ème et 81ème régiments d'infanterie, servant comme unité de quartier général,

    • le 44ème régiment d'infanterie, servant comme unité de soutien de la DGSE,

    • le 1er régiment étranger, servant de régiment « socle »,

    • le 1er régiment parachutiste d'infanterie de Marine, servant comme unité de reconnaissance et d'action,

    • le 11ème régiment parachutiste de choc, servant unité d'intervention de la DGSE,

    • le 132ème groupe cynophile.

Contrairement aux régiments d’infanterie que nous côtoyons actuellement et qui sont tous bâtis sur le même modèle, nous verrons qu'au 1er janvier 1989 chaque type d’unité est organisée de manière propre.

Pour une meilleure compréhension, nous avons choisi de présenter les unités d’infanterie au travers d’organigrammes utilisant des symboles de type OTAN. Vous retrouverez ces symboles tout au long du chapitre.
 

 
 

Revenons à notre régiment d'infanterie.
 

De manière systématique, nous retrouvons la compagnie de commandement et de soutien avec un socle d’unités inamovibles (section état-major, section de commandement, section transmissions, section de protection, section des services administratifs, section des services techniques, section sanitaire). Certaines unités d’infanterie portée y ajouterons une compagnie de transport.

 

La deuxième unité est la compagnie d’éclairage et d’appui. Nous verrons que cette unité n’est pas présente dans toutes les unités d’infanterie. Outre la section de commandement / échelon, elle comprend généralement une section de mortiers lourds, une section antichar et une section d'éclairage / renseignement. Selon les différents type d’unité, ces diverses sections peuvent être doublées. On peut également y retrouver une section d'autodéfense antiaérienne.

 

De par la présence ou non de la compagnie d’éclairage et d’appui, la compagnie de commandement et de soutien peut alors devenir compagnie de commandement d’appui et de soutien. Outre les sections nommées supra, cette compagnie de commandement d’appui et de soutien se verra dotée d’une section de mortiers lourds, d’une section antichar et d’une section d'éclairage / renseignement.
 

En ce qui concerne les compagnies de combat, elles sont présentes au nombre de trois ou quatre dans les grandes unités d’infanterie. De plus, dans chaque compagnie de combat, les sections de combat varient également entre trois et quatre.

 

Nous verrons en effet que nous avons une différence notable entre les régiments d’infanterie parachutiste qui sont dotés de seize sections de combat et les régiments d’infanterie de division blindée qui sont à neuf sections de combat.

 

Ce qui ne varie jamais est le pion de base de l'infanterie, à savoir la section de combat. Cette section de combat, à l'effectif de trente-sept militaires, se structure de la manière suivante :
 


Nous trouvons donc :

 
  • un groupe de commandement à sept militaires :

    • un officier commandant la section (avec un PA MAC50),

    • un militaire du rang – opérateur-radio (avec un FAMAS et un PP13),

    • un sous-officier adjoint (avec un PA MAC50 et un PP11),

    • trois militaires du rang – tireurs de précision (avec trois fusils de précision de type FRF2 et lunettes APXL 806-4),

    • un militaire du rang – pilote (avec un PP11),

  • 1er groupe de combat à dix militaires :

    • un sous-officier commandant le groupe de combat (avec un PA MAC50 et un PP11),

    • un militaire du rang – pilote,

    • quatre militaires du rang dont un caporal composant le groupe choc (avec quatre FAMAS),

    • quatre militaires du rang dont un caporal composant le groupe feu :

      • un militaire du rang avec un fusil mitrailleur AA-52 de 12,7 mm et un PA MAC50,

      • un militaire du rang avec un lance-roquettes antichars F1 de 89 mm et un PA MAC50,

      • deux militaires du rang avec deux FAMAS pourvoyeurs pour le fusil mitrailleur et le lance-roquettes,

  • 2ème groupe de combat à dix militaires :

    • un sous-officier commandant le groupe de combat (avec un PA MAC50 et un PP11),

    • un militaire du rang – pilote,

    • quatre militaires du rang dont un caporal composant le groupe choc (avec quatre FAMAS),

    • quatre militaires du rang dont un caporal composant le groupe feu :

      • un militaire du rang avec un fusil mitrailleur AA-52 de 12,7 mm et un PA MAC50,

      • un militaire du rang avec un lance-roquettes antichars F1 de 89 mm et un PA MAC50,

      • deux militaires du rang avec deux FAMAS pourvoyeurs pour le fusil mitrailleur et le lance-roquettes,

  • 3ème groupe de combat à dix militaires :

    • un sous-officier commandant le groupe de combat (avec un PA MAC50 et un PP11),

    • un militaire du rang – pilote,

    • quatre militaires du rang dont un caporal composant le groupe choc (avec quatre FAMAS),

    • quatre militaires du rang dont un caporal composant le groupe feu :

      • un militaire du rang avec un fusil mitrailleur AA-52 de 12,7 mm et un PA MAC50,

      • un militaire du rang avec un lance-roquettes antichars F1 de 89 mm et un PA MAC50,

      • deux militaires du rang avec deux FAMAS pourvoyeurs pour le fusil mitrailleur et le lance-roquettes.

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A – LES UNITÉS D'INFANTERIE PORTÉE :


Les unités d'infanterie portée (infanterie transportée par camionnettes tactiques) sont le principe même de l'infanterie dite légère. Le terme d'infanterie légère signifie juste que le transport se fait en véhicules non protégés.

 

Au 1er janvier 1989, nous dénombrons dix-neuf unités d'infanterie portée.

 

Cette infanterie est présente principalement dans la Force d'Action Rapide avec six régiments d'infanterie parachutiste et six régiments d’infanterie alpine répartis dans les 11ème division parachutiste et 27ème division alpine. Ces douze unités sont toutes d’active.

 

Six autres régiments (cinq unités école et une unité d'active) intègrent soit les 12ème et 14ème divisions légères blindées – école qui rejoignent le 1er corps d'armée soit la 152ème division d'infanterie qui participent à la défense du plateau d'Albion.

 

La dernière unité qui est d'active, à savoir le 41ème régiment d'infanterie, sert comme unité de défense de la base de l'Ile Longue.

 

Les principaux véhicules cargos tous-terrains sont les :

 
  • Berliet GBC-8KT :

    • quatre tonnes de charge utile ou vingt soldats + armements et équipements,,

    • 16 500 exemplaires construits entre 1961 et 1977,

  • Renault TRM400 (ex-Saviem SM8) :

    • quatre tonnes de charge utile ou vingt soldats + armements et équipements,,

    • 8 806 exemplaires produits entre 1978 et 1989,

  • Renault TRM2000 :

    • deux tonnes de charge utile ou douze soldats + armements et équipements,

    • 5 600 exemplaires construits entre 1981 et 1990.

Quatre véhicules étaient affectés dans chaque sections de combat. Le premier servait pour le transport du groupe de commandement et les trois autres étaient respectivement affectés à chaque groupes de combat.

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1 – LES UNITÉS D'INFANTERIE ALPINE :

 

Unités

Garnison

Rattachement

Chef de corps

6ème bataillon de Chasseurs alpins

Varces

27ème division alpine

Lieutenant-Colonel BAUDRY

7ème bataillon de Chasseurs alpins

Bourg-Saint-Maurice

27ème division alpine

Colonel QUENAULT

11ème bataillon de Chasseurs alpins

Barcelonnette

27ème division alpine

Lieutenant-Colonel BAYLE

13ème bataillon de Chasseurs alpins

Barby

27ème division alpine

Colonel ROMMELAERE

27ème bataillon de Chasseurs alpins

Annecy

27ème division alpine

Colonel BACHELET

159ème régiment d'infanterie alpine

Briançon

27ème division alpine

Lieutenant-Colonel CHATENOUD

 

Ces six unités d'infanterie légère de montagne, à l'effectif théorique de 938 hommes, entrant toutes dans la dotation de la 27ème division alpine, sont organisées en :

 
  • une compagnie de commandement et des services :

    • une section état-major,
    • une section de commandement avec deux canons tractés AA de 20 mm,
    • une section transmissions,
    • une section de transport,
    • une section de protection,
    • une section des services administratifs,
    • une section des services techniques,
    • une section sanitaire,
  • une compagnie d'éclairage et d'appui avec :

    • une section de commandement avec deux canons tractés AA de 20 mm,

    • une section de six mortiers de 120 mm tractés par autant de camionnettes de transport tactiques,

    • une section antichar dotée de huit postes de tir Milan montés sur véhicules légers tout-terrain de type Peugeot P4 ou Hotchkiss M201,

    • une section d'éclairage,

    • une section de renseignement,

  • trois compagnies de combat d'infanterie dotées chacune :

    • une section de commandement et d’échelon comprenant :

      • le groupe de commandement,

      • le groupe administratif,

      • le groupe entretien-dépannage,

      • le groupe antichars avec deux postes de tir Milan,

      • le groupe mortiers avec deux mortiers de 81 mm,

      • le groupe d'autodéfense antiaérienne avec deux canons tractés AA de 20 mm,

    • trois sections de combat comprenant, outre l'armement individuel (FAMAS / PA MAC50) un total de trois fusils mitrailleurs de 7,62 mm, de trois fusils de précision de type FRF2 et de trois lance-roquettes antichar de 89 mm.

Les compagnies de combat n'ont pas de véhicules de transport de troupes affectés, cependant nous trouvons, au sein de la compagnie de commandement et des services, une section de transport avec vingt et un véhicules cargos tous-terrains et quatre chenillettes.

 

Ces six unités d'infanterie légère spécialisées dans le combat en zone montagneuse stationnent toutes dans le Sud-Est de la France.

 

Voici ci-après un schéma détaillé de l'unité d'infanterie affectée à la division alpine :




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