Entre réalité et prospective :
   L'armée de terre française en janvier 1989
 
David DELPORTE
 
 

Au 1er janvier 1989, et selon les standards de temps de guerre, il s'organise en :

 
  • une compagnie de commandement d'appui et des services se composant de :

    • une section d'état-major,

    • une section de transmissions,

    • une section de commandement,

    • une section des services techniques

    • une section des services administratifs,

    • une section sanitaire,

    • une section renseignement / éclairage,

    • une section de protection,

    • une section de six mortiers de 120 mm tractés par autant de véhicules de l'avant blindé,

  • 1ère et 2ème compagnies de combat d'infanterie motorisée sur VAB comptant chacune :

    • une section de commandement et d’échelon comprenant :

      • le groupe de commandement,

      • le groupe administratif,

      • le groupe entretien-dépannage,

      • le groupe antichars avec deux postes de tir Milan,

      • le groupe mortiers avec deux mortiers de 81 mm,

      • le groupe d'autodéfense antiaérienne avec deux canons tractés AA de 20 mm,

    • trois sections de combat comprenant, outre l'armement individuel (FAMAS / PA MAC50) un total de trois fusils mitrailleurs de 7,62 mm, de trois fusils de précision de type FRF2 et de trois lance-roquettes antichar de 89 mm,

  • 3ème et 4ème compagnies de combat d'infanterie portée comptant chacune :

    • une section de commandement et d’échelon comprenant :

      • le groupe de commandement,

      • le groupe administratif,

      • le groupe entretien-dépannage,

      • le groupe antichars avec deux postes de tir Milan,

      • le groupe mortiers avec deux mortiers de 81 mm,

      • le groupe d'autodéfense antiaérienne avec deux canons tractés AA de 20 mm,

    • trois sections de combat comprenant, outre l'armement individuel (FAMAS / PA MAC50) un total de trois fusils mitrailleurs de 7,62 mm, de trois fusils de précision de type FRF2 et de trois lance-roquettes antichar de 89 mm.

  • 5ème escadron d’automitrailleuses légères comptant :

    • un peloton de commandement comprenant :

      • le groupe de commandement,

      • le groupe administratif,

      • le groupe entretien-dépannage,

    • un peloton de combat comprenant :

      • trois automitrailleuses légères à canon de 90 mm et trois véhicules légers tout-terrain,

    • deux pelotons de combat comprenant chacun :

      • trois automitrailleuses légères équipées d'un mortier sous tourelle de 60 mm et trois véhicules légers tout-terrain,

    • un peloton porté sur camionnette tactique comprenant, outre l'armement individuel (FAMAS / PA MAC50) un total de trois fusils mitrailleurs de 7,62 mm, de trois fusils de précision de type FRF2 et de trois lance-roquettes antichar de 89 mm.

Mentionnons que les 3ème et 4ème compagnies de combat d'infanterie portée ne sont mises sur pied qu'en temps de guerre par rappel des réservistes. En temps de paix, son effectif est de 863 hommes.

 

Le 46ème régiment d'infanterie qui est rattaché aux forces françaises à Berlin est construit sur le modèle de régiment d'infanterie mixte, cependant sa troisième compagnie de combat portée est d'active.

 

Sa compagnie de commandement et d'appui se voit doter en sus d'une section autodéfense antiaérienne à 6 canons tractés AA de 20 mm.
 

Parlons des moyens de transport et de combat du régiment d’infanterie de division blindé. Il réunit un ensemble de cinquante-cinq véhicules blindés se décomposant ainsi :

 
  • trente véhicules blindés de transport de troupes,

  • six véhicules blindés porteurs de missiles antichar Milan,

  • six véhicules blindés tractant des mortiers de 120 mm,

  • quatre véhicules blindés tractant des mortiers de 81 mm,

  • trois véhicules blindés de dépannage,

  • trois véhicules blindés de transmissions régimentaires,

  • deux véhicules blindés de commandement de compagnie,

  • un véhicule blindé sanitaire.

Passons maintenant aux compagnies antichars. Nous avons pu écrire dans le schéma de synthèse du régiment d'infanterie de division blindée que cette compagnie est rattachée à cette unité « pour administration ».

 

En effet, ces six compagnies antichars ne sont pas des unités indépendantes. Bien qu'officiant au niveau divisionnaire sous le commandement de l'état-major idoine, ils sont administrativement gérés par le régiment d'infanterie motorisée de la division blindée.

 

Ainsi les trois régiments d'infanterie de la division blindée (deux régiments mécanisée – un régiment mixte) sont construits sur un modèle similaire, à savoir :

 
  • une compagnie de commandement, d'appui et de soutien,

  • trois compagnies de combat d'infanterie,

  • une compagnie de combat et d'appui (chars ou VAB HOT).

Les six compagnies antichars se répartissent donc de la manière suivante :

 

Unités

Garnison

Rattachement

divisionnaire

Administration régimentaire

Chef de corps

1ère compagnie antichars

Saarburg

1ère division blindée

153ème régiment d'infanterie

… / …

2ème compagnie antichars

Rouen

2ème division blindée

39ème régiment d'infanterie

… / …

3ème compagnie antichars

Villingen

3ème division blindée

110ème régiment d'infanterie

… / …

5ème compagnie antichars

Tübingen

5ème division blindée

152ème régiment d'infanterie

… / …

7ème compagnie antichars

Lunéville

7ème division blindée

30ème groupe de Chasseurs

… / …

10ème compagnie antichars

Verdun

10ème division blindée

151ème régiment d'infanterie

… / …


Cette unité se présente sous la forme d'une compagnie à l’effectif de 140 personnels. Elle se répartit en :

 
  • une section de commandement comprenant :

    • le groupe de commandement,

    • le groupe administratif,

    • le groupe d'autodéfense antiaérienne avec deux canons tractés AA de 20 mm,

  • une section échelon,

  • quatre sections de tir dotées comptant chacune de :

    • trois groupes de tir comptant chacun un véhicule de type VAB sur lequel est monté un poste de tir antichar « HOT »,

    • un groupe de protection de type infanterie motorisé sur VAB.

Voici ci-après le schéma de la compagnie antichars de division blindée :

 

 

Quels sont les moyens de transport et de combat de la compagnie antichar de division blindé ? Elle réunit un ensemble de dix-huit véhicules blindés se décomposant ainsi :

 
  • douze véhicules blindés avec postes de tir antichar HOT,

  • quatre véhicules blindés de transport de troupes,

  • un véhicule blindé de commandement de compagnie,

  • un véhicule blindé de dépannage.


- - - / - - -

V – L'INFANTERIE AÉROMOBILE :

 

Poursuivant cette étude sur les unités d'infanterie, présentons maintenant la dernière née de l'infanterie, à savoir l'unité de combat aéromobile.
 

Le 1er régiment d'infanterie est une unité à part dans la galaxie des unités d'infanterie française. Il s'agit du premier et unique régiment de combat aéromobile mis sur pied par l'armée française en 1985. Il a pour mission de préparer, compléter et prolonger l'action des hélicoptères antichars des trois régiments d'hélicoptères de combat.

 

C'est la plus vieille unité d'infanterie de France et d'Europe, il porte jusqu'à la révolution le nom de « Picardie ».

 

En 1985, ce régiment, jusqu'alors régiment d'infanterie motorisé, élément organique du 1er corps d'armée, se transforme en régiment de combat aéromobile et intègre la 4ème division aéromobile après avoir testé cette nouvelle capacité en compagnie des 1er et 3ème régiments d'hélicoptères de combat dans ce que l'on a appelé la brigade aéromobile expérimentale « Force Éclair ».

 

Cette unité, basée sur le combat antichar et la reconnaissance légère, appuie son action sur le binôme véhicule léger tout-terrain / missiles Milan.
 

 

Unités

Garnison

Rattachement

Chef de corps

1er régiment d'infanterie

Sarrebourg

4ème division aéromobile

Colonel LACCONI

 

Cette unité unique dans l'armée de terre, à l'effectif théorique de 1 495 hommes, entre dans la dotation de la 4ème division aéromobile. Elle s'organise en :

 
  • une compagnie de commandement et des services composée de :

    • une section d'état-major,

    • une section de transmissions,

    • les postes de commandement tactiques n° 1 et 2,

    • un poste de commandement Puma,

    • un poste de commandement arrière,

    • une section des services techniques,

    • une section des services administratifs,

    • une section sanitaire,

    • le train de combat n° 2,

    • un détachement de soutien avancé,

  • une compagnie légère du renseignement composée de :

    • une section de commandement et d’échelon comprenant :

      • le groupe de commandement,

      • le groupe administratif,

      • le groupe entretien-dépannage,

    • quatre sections légères de renseignements dotées d'un total de cent-quarante motocyclettes, de postes à évasion de fréquence et de jumelles passives de vision nocturne OB42,

  • trois compagnies d'éclairage et de combat antichars comprenant chacune :

    • une section de commandement et d’échelon comprenant :

      • le groupe de commandement,

      • le groupe administratif,

      • le groupe entretien-dépannage,

    • trois sections d'éclairage et de combat antichars comprenant un total de cent-cinquante véhicules légers tout-terrain, de quatre postes « OLIFAN » et huit caméras Mira,

    • une section antichars Milan comprenant quinze postes de tir Milan montés sur des véhicules légers tout-terrain,

  • une compagnie d'appui comprenant :

    • une section de commandement et d’échelon comprenant :

      • le groupe de commandement,

      • le groupe administratif,

      • le groupe entretien-dépannage,

    • trois sections d'autodéfense antiaérienne dotées chacune de six canons tractés AA de 20 mm,

    • une section radar dotée de sept radars de type « RASURA »,

  • une compagnie de contre-mobilité venant du 34ème régiment du génie et rattachée au 1er régiment d'infanterie au titre de son emploi particulier et comprenant :

    • une section de commandement et d’échelon comprenant :

      • le groupe de commandement,

      • le groupe administratif,

      • le groupe entretien-dépannage,

    • une section légère d'appui héliportée,

    • trois sections de combat héliportée.

En temps de paix nous avons un groupement d'instruction composé des :

    • 11ème compagnie d'instruction qui se transforme en compagnie d'intervention aéromobile en cas de guerre,

    • 12ème compagnie d'instruction.

Cette compagnie d'intervention aéromobile se présente ainsi :

 
  • une section de commandement et d’échelon comprenant :

    • le groupe de commandement,

    • le groupe administratif,

    • le groupe entretien-dépannage,

  • trois sections de combat d'infanterie portée comprenant, outre l'armement individuel (FAMAS / PA MAC50) un total de trois fusils mitrailleurs de 7,62 mm, de trois fusils de précision de type FRF2 et de trois lance-roquettes antichar de 89 mm.
    Il s'agit d'une compagnie de garde et de protection de la zone divisionnaire de type infanterie portée. On peut ici parler d'unité - école car elle est mise sur pied en temps de guerre par un entre d'instruction.

Le 1er régiment d'infanterie de combat aéromobile se présente donc ainsi au 1er janvier 1989 :

 

 

L'unité utilise de nombreux matériels dont :

 
  • 274 véhicules légers tout-terrain de type Jeep / Peugeot P4 ou Auverland dont 45 véhicules servant de support pour les 45 postes de tir Milan dans les trois compagnies d'éclairage et de combat antichars,

  • 151 motocyclettes lourdes dont 140 servent au sein de la 4ème compagnie légère de renseignement,

  • 125 véhicules de transport de type « poids-lourds »,

  • 18 canons de 20 mm antiaériens de type 53T2 montés sur autant de camionnettes tactiques de type Renault TRM 2000 servant au sein de la compagnie d'appui,

  • 7 radars RASURA et 12 postes OLIFANT servant dans la compagnie d'appui et dans les trois compagnies d'éclairage et de combat antichars.

 

Faisons un point quant à la compagnie de contre-mobilité qui est incorporée au 1er régiment d'infanterie. Sur le site « Arme du génie », à une question que j'avais posée quant à cette compagnie de contre-mobilité, un membre prénommé « génie67 » m'a donné les éléments de réponse, je vous livre ici ses déclarations :

 

« Créée en 1984 à partir de la 3ème compagnie de travaux du 34ème régiment du génie, la compagnie du génie rejoint le 1er régiment d'infanterie en 1985. Composée principalement d'appelés du contingent, contrairement aux unités d'infanterie pure des unités de combat, de reconnaissance et d'appui du régiment, la compagnie est organisée en :

 
  • une section de commandement,

  • une section légère d'appui avec deux pelles de l’avant modèle F1 CP20 et deux distributeurs de mines,

  • les 1ère, 2ème, 3ème et 4ème sections de combat.

De plus, un élément de commandement « génie » est incorporé à la section « état-major » de la compagnie de commandement et de soutien.


Les VL étaient des jeep Willys jusqu'à l'été 1994, date à laquelle elles ont été remplacés par l'Auverland A4 (dans tous le 1°RI). La pose de mines se faisaient soit manuellement, soit avec les deux distributeurs, soit par largage depuis hélicoptères Puma ou Cougar pour les seules mines HPD.


Dans ce cas, un sapeur était débarqué en début de ligne de mines afin de remettre les mines sur le bon côté dans les 10 minutes de délai d'armement. Un hélicoptère pouvait emporter les 112 mines d'un container, ainsi que 5 sapeurs :

 

* le chef de groupe qui donnait l'ordre de "largage" ;

* le sapeur débarqué qui mettait les mines sur le bon côté ;

* un sapeur armant les mines et les donnant ensuite aux deux largeurs ;

* deux largeurs assis à la porte (avec sangle), chargés de lancer les mines.


L'hélicoptère volait à 2-3m de hauteur et le chef de groupe en place à la porte était en liaison radio avec le pilote. Il donnait une tape sur l'épaule des largeurs pour leur faire lâcher la mine, selon la densité voulue (estimation des distances). En fin de ligne, le sapeur débarqué était récupéré.


Avec 112 mines (environ 700kg et 5 pax) la charge maxi des hélicoptères était atteinte. Il était possible de réaliser en 10 minutes une ligne de mines de 500m environ. Avec plusieurs hélicoptères, la pose se faisait comme avec le distributeur ou l'enfouisseur, avec un décalage entre les machines pour la reprise de pose.


Les autres procédés spécifiques étaient le détachement héliporté d'intervention du génie, la descente en rappel depuis hélicoptères ou en grappe (à partir de 1996 seulement).


Les sections de combat étaient équipés des matériels classiques : mines AC et AP, explosifs, 1 tronçonneuse, lots de sondage/marquage/balisage, DHPM, etc. La section commandement avait une capacité de transport théorique de 32T avec ses quatre GBC avec remorque Titan. Elle avait aussi des matériels de manœuvre de force et des tire-fort.


En 1995, la compagnie devient "compagnie du génie aéromobile" (et même "de" génie comme la Légion, suite à une erreur de frappe du SHAT). Cela entraîne la transformation d'une section de combat en section d'aide au déploiement mais les matériels (épurateur d'eau, groupe électrogène et EMAD) ne sont pas arrivés.La compagnie est dissoute le 30 juin 1997.


Une correction (minime) : la compagnie était "aéromobile" pas "aéroportée" (en parachute) même si beaucoup de cadre venaient du 17°RGP. »

 

Merci à lui pour ce témoignage d'un témoin direct.




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