Entre réalité et prospective :
   L'armée de terre française en janvier 1989
 
David DELPORTE
 
 

LES UNITÉS RATTACHÉES AUX ÉTATS-MAJORS CENTRAUX

 

MISE A JOUR EN DATE DU 19 NOVEMBRE 2023

 

Diverses unités, toutes d'active, stationnées dans diverses régions militaires, sont rattachées aux états-majors centraux et servent au soutien ou à la protection de ces corps de commandement.

 

Mais que sont les états-majors centraux ?

 

Nous parlons de l'état-major de l'Armée et de l'état-major de l'Armée de terre, basés tous deux boulevard Saint-Germain à Paris près le ministère de la Défense.

 

Nous retrouvons donc ci-dessous huit unités affectées à la protection et au soutien de ces deux états-majors, à savoir :

 
  • l'escadrille de l'état-major de l'Armée de Terre

 
  • les 5ème, 31ème et 72ème régiments du génie

 
  • les 1er et 120ème régiments du train

 
  • les 8ème et 41ème régiments de transmissions

 

Les trois régiments du génie sont des unités de construction et d'entretien tant des voies routières que des voies ferrées. Les 31ème et 72ème régiments du génie, en temps de paix, gèrent sous le commandement direct de l'état-major de l'armée de terre, l'entretien des camps nationaux.

 

En temps de guerre, en compagnie du 5ème régiment du génie, dernière unité ferroviaire, ils deviennent des unités de défense des voies de communication.

 

Les deux régiments du train et les deux régiments des transmissions ainsi que l'escadrille « ALAT » sont des unités de soutien aux organes gouvernementaux.

 

Toutes ces unités sont d'active même si le 120ème régiment du train est l'unité – école de l'Arme du Train.

 

- - - / - - -

1 – LES UNITÉS DE L'AVIATION LÉGÈRE DE L’ARMÉE DE TERRE :

 

Unités

Garnison

Rattachement

Chef de corps

Escadrille de l'état-major de l’armée de terre

Les Mureaux

État-major de l’armée de terre

Capitaine BIOJOUT

 

Cette escadrille, créée en 1961 sous le vocable « escadrille de l'administration centrale », est stationnée aux Mureaux sous la direction administrative du 1er groupe d'hélicoptères légers. Elle prendra son nom définitif le 1er juin 1973.

 

Cette unité d'appui au commandement, équipée d’aéronefs légers de type Cessna F406 Caravan et Sud-Aviation SA341 Gazelle, assure les liaisons et l'appui au commandement de l'état-major de l’armée de terre au travers de son peloton d’hélicoptères légers et son peloton d’avions.

 

En temps de paix, le peloton d'hélicoptères légers est stationné aux Mureaux sous la direction administrative du 1er groupe d'hélicoptères légers alors que le peloton d'avions est basé quant à lui à Saint-Jacques de la Lande près de Rennes (35) au sein du 3ème groupe d'hélicoptères légers.

 

Ce type d'unité est théoriquement organisé en un peloton de commandement et deux pelotons d'aéronefs de liaison. Conformément aux tableaux d’effectifs des escadrilles, on dénombre 54 hommes (4 officiers – 25 sous-officiers et 25 hommes de troupes) ainsi que dix véhicules divers et de dix aéronefs légers.

 

L'escadrille de l'état-major de l'Armée de terre se répartit en :

 
  • un peloton de commandement

  • un peloton « hélicoptères légers » avec cinq voilures tournantes

  • un peloton « avions » avec cinq voilures fixes



 

Cependant en matière de matériels volants, ce ne sont pas dix engins mais sept qui sont recensés. En effet, nous trouvons en date du 1er janvier 1989 :

 
  • 2 aéronefs à voilure fixe de type Cessna F406 Caravan codés « AGS » et « AGT »

  • 5 aéronefs à voilure fixe de type SA 341 Gazelle codés « ABA », « ABB », « ABD », « ABF » et « ABG »

 

- - - / - - -

2 – LES UNITÉS DU GÉNIE :

 

Unités

Garnison

Rattachement

Chef de corps

5ème régiment du génie

Versailles

1ère région militaire / Zone de défense de Paris

Colonel SAMSON

31ème régiment du génie

Castelsarrasin

4ème région militaire / Zone de défense « Sud-Ouest »

Colonel LEESTMANS

72ème régiment du génie

Mourmelon

6ème région militaire / Zone de défense « Est »

Colonel COLLIER

 

Ces trois unités du génie regroupent un même savoir faire qui est la base de l'arme du génie, à savoir construire et reconstruire.

 

Comme nous avons pu le dire en introduction, les trois régiments du génie sont en temps de paix des unités de construction et d'entretien tant des voies routières que des voies ferrées. Les 31ème et 72ème régiments du génie, gèrent l'entretien des camps nationaux. En temps de guerre, en compagnie du 5ème régiment du génie, ils deviennent des unités de défense des voies de communication.

 

Le 5ème régiment du génie est une unité d'entretien des voies ferroviaires. Il est, au 1er janvier 1989, le dépositaire des unités de travaux de voies ferrées, gérant en temps de paix la dernière compagnie de travaux de voies ferrées de l'armée de terre.

 

Pour mémoire, ces régiments perpétuent une triple mémoire, à savoir :

 
  • les troupes coloniales pour le 72ème régiment du génie qui perpétue à la fois les traditions du 72ème bataillon du génie mis sur pied le 1er septembre 1939 et le 72ème bataillon du génie mis sur pied en 1943 à partir d'éléments du 17ème régiment de tirailleurs sénégalais qui se mue lui-même en 17ème régiment colonial du génie

 
  • les troupes métropolitaines pour le 5ème régiment du génie qui est mis sur pied le 11 juillet 1889, sous la forme « régiment de sapeurs de chemin de fer » à trois bataillons ; les 21ème, 22ème et 23ème bataillons du génie

 
  • les troupes de l'Armée d'Afrique pour le 31ème régiment du génie qui perpétue les traditions du 31ème bataillon du génie mis sur pied au Maroc après la première guerre mondiale en compagnie du 19ème régiment du génie d'Algérie et des 32ème, 33ème et 34ème bataillons du génie servant quant à eux en Algérie au Maroc en Tunisie et au Levant

 

En temps de paix, le 5ème régiment du génie à l'effectif de 600 à 650 personnels s'organise en :

 
  • un état-major

  • 21ème compagnie de commandement et des services

  • 10ème compagnie de travaux de voie ferrée

  • 22ème compagnie de travaux et d'appui

Ces deux compagnies, itinérantes, vivent à bord de rames ferroviaires.

 

La 10ème compagnie de travaux de voie ferrée, dernière des neufs compagnies existant en 1945 comptant de 120 à 130 hommes qui vivent en train-parc, dispose de plusieurs voitures et wagons dont :

 
  • 5 voitures logement / commandement pour les cadres

  • 8 voitures logement pour hommes du rang

  • 2 voitures sanitaires

  • 9 voitures alimentation – laverie – salle à manger – cuisine

  • 2 voitures énergie

  • environ trente wagons et plateaux avec les matériels de construction

 

La 22ème compagnie de travaux et d'appui compte une section de manutention de voie ferrée se résumant en un engin poseur de travures de voie ferrée – EPTVF surnommé « diplodocus ». Il est destiné à la pose de traverses et de ponts-rails provisoires.

 

Cet engin ferroviaire, construit en 1958, unique en son genre, d'une longueur de 87 mètres (avec les deux flèches dépliées) pesant 317 tonnes, possède un équipage composé d'un officier, d'un sous-officier pilote, de quatre sapeurs et d'un cuisinier.

 

Pour les déplacements ferroviaires, les flèches sont désolidarisées et l'engin se présente comme un ensemble roulant de cinq éléments :

 
  • un wagon porte-flèche

  • un wagon « camarteau »

  • le corps central

  • un wagon contrepoids

  • un wagon porte-flèche

 

Passons maintenant aux régiments de travaux.

 

Les 31ème et 72ème régiments du génie sont les deux régiments de travaux de l'armée de terre française. Le premier, basé à Castelsarrazin, s'occupe des camps nationaux du Sud de la France (4ème et 5ème régions militaires) alors que le second, basé au camp de Mourmelon, s'occupe des camps nationaux du Nord de la France (1ère, 2ème, 3ème et 6ème régions militaires).

 

Mentionnons également que nous trouvons les 15ème et 25ème régiments du génie de l'air qui sont des unités de l'Armée de terre mis à disposition de l'Armée de l'air et qui œuvrent à l’entretien des emprises aéroportuaires de l’armée de l’air.

 

Les appelés du contingent de ces deux régiments du génie de l'air relevaient du contingent annuel de l'Armée de l'Air, contrairement aux personnels d'active qui dépendent de l'armée de terre mais dont le volet financier est pris en charge par l'Armée de l'air. Cette situation est visualisable sur les fourreaux d'épaule mixtes « Air/Génie » (velours noir, galon génie et insigne type Armée de l'air) signifiant que le régiment relève de l'Armée de terre pour administration et à l'armée de l'Air pour emploi.

 

Le premier, basé sur la base d'Ecrouves, s'occupe des bases aériennes du nord de la France (1ère et 2ème régions aériennes) alors que le second, basé sur la base d'Istres, s'occupe des bases aériennes du sud de la France (3ème et 4ème régions aériennes).

 

Pour revenir à notre sujet, les 31ème et 72ème régiments du génie, à l'effectif théoriques de 674 militaires (32 officiers, 112 sous-officiers et 530 hommes du rang) s'organisent en :

 
  • un état-major,

  • 21ème compagnie de commandement d'appui et des services,

  • 1ère, 2ème et 3ème compagnies de travaux.


Six compagnies de travaux entretiennent en temps de paix les camps militaires de l'armée de terre. On dénombre donc les compagnies suivantes :

 
  • 1/31 compagnie de travaux : Camp de La Valbonne

  • 2/31 compagnie de travaux : Camps du Valdahon et de Caylus

  • 3/31 compagnie de travaux : Camp de La Courtine

  • 1/72 compagnie de travaux : Camp de Mourmelon

  • 2/72 compagnie de travaux : Camp de Mailly

  • 3/72 compagnie de travaux : Camp de Suippes

 

Ces trois régiments, en temps de guerre, se transforment en unités de défense des voies de communication.

 

Nous avons trouvé dans le TTA 155 – édition 1974 – la mouture du régiment du génie gérant les lignes de communication.

 

Ce régiment du génie, théoriquement à l'effectif de 834 hommes (44 officiers – 142 sous-officiers et 648 militaires du rang) dotés de 216 véhicules s'organise en :

 
  • un état-major

  • une compagnie de commandement et des services

  • 1ère, 2ème et 3ème compagnies de combat



 



Créer un site
Créer un site