Entre réalité et prospective :
   L'armée de terre française en janvier 1989
 
David DELPORTE
 
 

ÉLÉMENTS ORGANIQUES DES DIVISIONS MILITAIRES TERRITORIALES


MISE A JOUR EN DATE DU 06 AVRIL 2019


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II – DÉTAIL DES ÉLÉMENTS ORGANIQUES DE LA DIVISION MILITAIRE TERRITORIALE :


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A – LES UNITÉS D’AIDE AU COMMANDEMENT :


Penchons nous sur les régiments divisionnaires qui sont les unités d'aide au commandement des divisions militaires territoriales.


Unités

Garnison

Rattachement

Chef de corps

27ème régiment de commandement divisionnaire

Dijon

64ème division militaire territoriale

Lieutenant-colonel (CR) DENIS

28ème régiment de commandement divisionnaire

Rouen

23ème division militaire territoriale

/ …

32ème régiment de commandement divisionnaire

Tours

13ème division militaire territoriale

Colonel (CR) MILLOUR

33ème régiment de commandement divisionnaire

Lille

21ème division militaire territoriale

Chef de corps en second du 43ème régiment d'infanterie

36ème régiment de commandement divisionnaire

Caen

32ème division militaire territoriale

/ …

52ème régiment de commandement divisionnaire

Sathonay – Camp

51ème division militaire territoriale

/ …

56ème régiment de commandement divisionnaire

Besançon

65ème division militaire territoriale

/ …

63ème régiment de commandement divisionnaire

Limoges

43ème division militaire territoriale

/ …

65ème régiment de commandement divisionnaire

Nantes

33ème division militaire territoriale

/ …

69ème régiment de commandement divisionnaire

Nancy

61ème division militaire territoriale

/ …

73ème régiment de commandement divisionnaire

Abbeville

22ème division militaire territoriale

/ …

83ème régiment de commandement divisionnaire

Toulouse

44ème division militaire territoriale

/ …

101ème régiment de commandement divisionnaire

Vincennes

12ème division militaire territoriale

/ …

106ème régiment de commandement divisionnaire

Châlons-Sur-Marne

63ème division militaire territoriale

/ …

112ème régiment de commandement divisionnaire

La Valette

53ème division militaire territoriale

/ …

121ème régiment de commandement divisionnaire

Clermont-Ferrand

52ème division militaire territoriale

/ …

122ème régiment de commandement divisionnaire

La Cavalerie

54ème division militaire territoriale

/ …

125ème régiment de commandement divisionnaire

Poitiers

42ème division militaire territoriale

/ …

156ème régiment de commandement et de soutien

Strasbourg

62ème division militaire territoriale

/ …

/ …

Rennes

31ème division militaire territoriale

/ …

/ …

Bordeaux

41ème division militaire territoriale

/ …

?

?

55ème division militaire territoriale

/ …


C’est de manière assez vague que nous avons trouvé trace de ces unités. Les unités de commandement divisionnaire gardent la mémoire et les traditions des régiments d'infanterie ou les régiments d’infanterie territoriale de même numéro.


Les régiments de commandement divisionnaire sont à priori, selon les témoignages que nous avons pu recueillir, des unités en renfort des états-majors de divisions militaires territoriales. Ils se veulent le pendant dans la réserve des régiments de commandement et de soutien des grandes unités d’active et d’école.


Ce sont en grande majorité des unités de garde de points sensibles qui ont été dissous au milieu des années 1980 et dont la garde au drapeau, en temps de paix, a été confiée aux états-majors des divisions militaires territoriales.

En effet, lors de la réforme de 1984-1985, la défense opérationnelle du territoire a vu le nombre de ses unités issue de l’Armée de terre diminuer au profit des unités de réserve de la Gendarmerie.

Nous n'avons désormais des éléments probant quant à la composition de ces unités de commandement divisionnaire. Cependant la liste en est provisoire car il nous en manque toujours trois.


Tous les renseignements cités dans le tableau ont été trouvés sur INTERNET ou par contact avec certains anciens de ces unités comme Messieurs Michel CASANOVA, ex-réserviste du 36ème régiment de commandement divisionnaire et Denis DEGAND, ex-réserviste du 73ème régiment de commandement divisionnaire.


Le régiment de commandement divisionnaire se présente donc de la manière suivante :


  • un état-major

  • un escadron de quartiers général,

  • une compagnie de transmissions,

  • une compagnie de combat d'infanterie,

  • un escadron de transport,

  • une compagnie du génie,

  • un élément sanitaire composé d’ambulances.

 


A ces unités nous avons ajouté le 156ème régiment de commandement et de soutien qui est à la fois l'unité de commandement et de soutien de la Division du Rhin et le régiment de commandement divisionnaire de la 62ème division militaire territoriale. Il qui garde les traditions du 156ème régiment d’infanterie. Merci à Monsieur Patrick CARINO.


Si par hasard d'autres personnes possédaient quelques documents quant à la liste complète des ces unités de commandement divisionnaires, ils peuvent penser à moi. Merci.

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B – LES UNITÉS DE COMBAT :

 

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1 – LES RÉGIMENTS INTERARMES DIVISIONNAIRES :

 

Au 1er janvier 1989, il est mis sur pied en temps de guerre vingt-trois unités de combat interarmes de réserve agissant sous commandement des divisions militaires territoriales.

 

Unités

Garnison

Rattachement

Chef de corps

2ème régiment d'infanterie

Caen

32ème circonscription militaire de défense

/ …

8ème régiment d'infanterie de Marine

Tarascon

53ème circonscription militaire de défense

Colonel (CR) SCHEFFER

10ème régiment d'infanterie

Digouin

64ème circonscription militaire de défense

/ …

15ème régiment d'infanterie

Castres

44ème circonscription militaire de défense

/ …

26ème régiment d'infanterie

Essey-les-Nancy

61ème circonscription militaire de défense

/ …

37ème régiment d'infanterie

Monswiller

62ème circonscription militaire de défense

/ …

48ème régiment d'infanterie

Guingamp

31ème circonscription militaire de défense

Colonel (CR) TURLUET

54ème régiment d'infanterie

Noyon

22ème circonscription militaire de défense

/ …

60ème régiment d'infanterie

Valdahon

65ème circonscription militaire de défense

/ …

76ème régiment d'infanterie

Pontoise

11ème circonscription militaire de défense

Lieutenant-Colonel (CR) BIBAL

91ème régiment d'infanterie

Givet

63ème circonscription militaire de défense

/ …

95ème régiment d'infanterie

Pannes

13ème circonscription militaire de défense

Lieutenant-Colonel (CR) MEDARD

100ème régiment d'infanterie

Brive-la-Gaillarde

43ème circonscription militaire de défense

/ …

107ème régiment d'infanterie

Angoulême

42ème circonscription militaire de défense

/ …

137ème régiment d'infanterie

Fontenay-le-Comte

33ème circonscription militaire de défense

Lieutenant-Colonel YONNET

142ème régiment d'infanterie

Béziers

54ème circonscription militaire de défense

/ …

144ème régiment d'infanterie

Martignas-sur-Jalle

41ème circonscription militaire de défense

Colonel (CR) PANATIÉ

173ème régiment d'infanterie

Bastia

55ème circonscription militaire de défense

/ …

239ème régiment d'infanterie

Rouen

23ème circonscription militaire de défense

/ …

243ème régiment d'infanterie

Lille

21ème circonscription militaire de défense

/ …

292ème régiment d'infanterie

Clermont-Ferrand

52ème circonscription militaire de défense

/ …

299ème régiment d'infanterie

Sathonay

51ème circonscription militaire de défense

Lieutenant-Colonel (CR) MUDLER

373ème régiment d'infanterie

Ajaccio

55ème circonscription militaire de défense

Colonel (CR) VILLANOVA


Ces vingt-trois unités sont mises sur pied en 1984 lors de la réforme du corps de bataille et des réserves. En effet, jusqu'alors la défense opérationnelle du territoire n'avait comme axe de défense que les onze divisions de réserve et les quatre divisions d'infanterie « école » comptant trois régiments d'infanterie par grande unités.

En 1984, la réforme dissout les onze divisions de réserve, tandis que deux divisions d'infanterie « école » se transforment en divisions légères blindées « école » et qu'une autre est dissoute. Il ne reste donc plus que la 152ème division d'infanterie chargée de la protection du plateau d'Albion.

 

Il est mis sur pied en remplacement de ses unités sept brigades de zone regroupant une partie des moyens des divisions de réserve dissoutes. Ces brigades de zone agissent au niveau zone de défense.

 

Pour ce qui est de la division militaire territoriale, il est décidé la création de vingt-trois régiments interarmes divisionnaires (RIAD). Ces régiments sont des unités d'intervention agissant dans une zone bien définie, soit la région économique.

 

Comme nous pouvons le voir dans le tableau supra, la 55ème division militaire territoriale (région Corse) dispose de deux régiments.

 

Ces vingt-trois unités interarmes, à l'effectif oscillant entre 1200 et 1400 hommes et dotées de 9 automitrailleuses légères (6 AML-60 et 3 AML-90), sont organisées en :

 
  • un état-major,

  • une compagnie de commandement, d'appui et des services,

  • de quatre à cinq compagnies de combat d'infanterie portée,

  • un escadron d'automitrailleuses.


?

Ces régiments interarmes divisionnaires sont des unités de lutte contre les partisans ou les groupes infiltrés d'infanterie légère.

 

La compagnie de commandement, d'appui et des services compte outre les transmissions, une section d’éclairage et de reconnaissance sur jeep, une section antichar équipée de canon de 106 mm sans recul et une section de mortiers de 120 mm ou de 81 mm.

 

Comme nous pouvons le voir sur le schéma, ce sont des unités portées mais chaque compagnie de combat ne répartit pas ses moyens de déplacement routier dans les groupes de combat. Il existe un groupe de transport composé de six véhicules cargos grande capacité capable de transporter les trois sections de combat soit 111 hommes.

 

Les moyens donnés aux appuis ne sont pas de dernière génération, on trouve des mortiers tractés de 81 mm et des canons sans recul de 106 mm transportés dans des véhicules cargo moyenne capacité en lieu et place des mortiers tractés de 120 mm et des missiles antichars MILAN montés sur véhicules légers tout-terrain.

 

Il en va de même pour les moyens radio : les TRPP 13 et TRPP 11 sont remplacés par la génération précédente à savoir des PRC 10 et TRPP 8.

 

L'escadron d'automitrailleuses provient des régiments de cavalerie légère des divisions de réserve. Les régiments sont dissous et leurs escadrons sont répartis dans les régiments interarmes divisionnaires. Nous avons eu le témoignage du Colonel de réserve Febiffé qui a commandé l'escadron d'automitrailleuses du 8ème régiment d'infanterie de Marine de 1985 à 1991.

 

Il nous présente son escadron qui se compose de :

 
  • un peloton de commandement,

  • un peloton de trois automitrailleuses légères à canon de 90 mm et trois véhicules légers tout-terrain de type « jeep »,

  • deux pelotons de trois automitrailleuses légères équipées d'un mortier sous tourelle de 60 mm et trois véhicules légers tout-terrain de type « jeep »,

  • 1 peloton porté sur camionnette tactique.

  « Ces blindés légers, quoique n'étant plus de toute première jeunesse, sont simples d’emploi et rustiques. Ils permettent au commandement de disposer d'un élément mobile légèrement blindé, doté d'une bonne puissance de feu importante par rapport au reste du régiment. Cet élément est en effet plus souple d’emploi que la section de mortiers ou que la section antichar par exemple. »
 

Il est à noter quelque chose d'amusant, en effet l’escadron d'automitrailleuses légères du 8ème régiment d'infanterie de Marine perpétue les traditions du 4ème escadron du 7ème Régiment de Hussards, unité de l'Arme blindée cavalerie.

 

Les deux unités corses sont dépourvues d’escadron d’automitrailleuses légères.
 

 



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