Entre réalité et prospective :
   L'armée de terre française en janvier 1989
 
David DELPORTE
 
 

L'ARMÉE DE TERRE FRANÇAISE EN 1989


Pourquoi parler en ce 21ème siècle de l'armée de terre de janvier 1989 ?


Depuis 1996, suite à la décision de Jacques CHIRAC, président de la République Française (1995 – 2007) de mettre en sommeil le service militaire, l'armée française est devenue une force totalement professionnalisée ouverte sur l'intervention extérieure dans le cadre d'engagements multinationaux.


D'un format dit « réduit », cette armée pourrait désormais se résumer à un creuset d'engagés volontaires servant exclusivement sur des terrains d'opération hors du territoire national.


Cependant, de par le drame récurrent que sont la mort des soldats de par les combat sur les théâtres d'opérations extérieurs, il est force de constater que cette armée et plus encore ces militaires sont un pan entier de notre communauté nationale.


Chaque mort est vécue en notre pays comme un rappel. Notre armée nationale n'est pas seulement un amalgame de matériels dits de haute technologie mais ce sont aussi des hommes, des jeunes hommes issus de nos villes et nos campagnes avec des familles.


Cette armée rassemble en son sein des unités que chaque français connaît de par les journaux, mais aussi de par la mémoire collective.


Sans ouvrir une quelconque polémique quant à la décision qui a été prise, depuis la génération 1979, les jeunes hommes et femmes ne font plus de services militaires. Le seul contact avec l'institution militaire se limite à une seule journée de présentation.


Cependant, cette armée de terre et les unités la constituant (qu'elles soient d'active, de réserve ou dissoutes) sont connues de par la multitude de forums, d'associations et autres rassemblements qui font vivre le souvenir les choses du passé.


Que dire de tous ces jeunes qui ont pu servir en France, en Allemagne ou en outre-mer ?


Il n'y a qu'à regarder les anciens qui ont le regard vague et pour certains la larme à l'œil ou la verve prolixe pour comprendre que ce service militaire est autre chose qu'une année hors de la maison familiale. Pour beaucoup, ce fut la découverte d'un autre monde et une ouverture sur un autre horizon que le cloché dominical.
 

Ce site ne se veut pas une hagiographie d'une époque révolue. L'armée française de cette année 1989 est à la fin d'une époque mais elle ne sait pas encore.


Pourquoi parler en ce 21ème siècle de l'armée de terre de janvier 1989 ?


Janvier 1989 : l'Europe se trouve encore dans un affrontement dit des deux blocs. Le « rideau de fer » n'a pas encore été relevé mais les pays satellites du bloc communiste commencent tout doucement à bouger, la masse de ses habitants tentant de faire tomber le lourd carcan soviétique. Il faudra voir la « chute » du mur de Berlin vécue en direct à la télévision et la levée des espoirs nationaux pour comprendre que ce monde ancien est mort.


Cependant, janvier 1989, c'est encore une opposition entre deux immenses blocs militaires que sont les troupes de combat et de soutien de « l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord » et celles du « Pacte de Varsovie ».


Il est communément admis que la plaine germano-polonaise doit être le terrain d'affrontement privilégié entre les deux mastodontes que sont les deux coalitions et chaque camp se prépare et réajuste continuellement ses plans en vue de cet acte guerrier.


De nos jours en ce 21ème siècle ou l'Europe politique et économique se cherche, nous sommes cependant bien à l'abri dans cette Europe humainement stable, où l'on peut voyager d'un coup de tête de Paris à Bucarest en passant par Lisbonne et Riga sans demander aucune autorisation.


Cependant, pour les plus anciens, le souvenir est encore présent où une crise pouvait jaillir de par un coup de dés fataliste de personnages politiques pétris d'idées surannées.


Un livre présente de façon quasi réaliste cet affrontement guerrier débouchant sur une guerre ouverte, il s'agit de « Tempête rouge », livre écrit en 1986 par Tom CLANCY. Nous pouvons y découvrir l'attaque de l'Allemagne de l'Ouest et de l'Islande par les forces soviétiques. Les scènes de combat dans la plaine germano-polonaise y sont présentées d'une manière des plus « chirurgicale » et la description de la ville du Havre sous les bombes ou l'attaque du porte-avions FOCH semble provenir d'un compte – rendu journalistique.


Nous savons aujourd'hui que ce scénario était plausible, mais l'évolution de la situation internationale a rendu celui-ci totalement caduque, cependant.....


..qu'elle est la place de la France et de son armée dans cette opposition qui se veut à la fois doctrinale, politique et militaire ?


En janvier 1989, notre armée est encore largement axée sur cet affrontement « Est – Ouest » malgré le fait qu'elle ne fasse pas partie du commandement intégré de l' « Organisation du traité de l'Atlantique Nord ». Cependant, nos plans d'action font que notre armée nationale doit s'engager à la fois dans la défense commune des territoires souverains des pays appartenant à l' « Organisation du traité de l'Atlantique Nord » et dans la défense de notre sol.


La présence significative d'une partie de notre armée de terre en République Fédérale Allemande, bien que liée aux vicissitudes de l'histoire est attachée à ce plan de défense de l'Europe de l'Ouest. La structure même de notre armée de terre et le matériel employé sont fondées à cette doctrine. Les français ayant fait leur service militaire se souviendront d'avoir connu les longues cohortes des trains de nuit rejoignant des bases militaires perdues au fin fond de notre pays ou en Allemagne de l'ouest.


Cette armée n'est pas encore celle qui ira se battre pour le Koweït de par l'engagement de la Division Daguet. Les troupes professionnelles ne sont encore que très minoritaires et il faudra les engagements multi-nationaux pour voir naître l'idée d'une armée au format resserré mais faisant poids dans le concert des nations. Cette armée est encore celle des conscrits découvrant les joies de classes et le plaisir des manœuvres diverses et variées. En temps de paix, elle compte alors 292 500 militaires et 39 200 personnels civils de la Défense, ce qui représente 47 % des effectifs du temps de guerre.


Ce site se veut être, d'une manière modeste, un panorama de cette armée axée exclusivement sur sa fonction « terre ». Nous ne parlerons que peu des hommes car notre propos s'axe principalement sur l'organisation des unités de l'armée de terre. Cependant une partie sera consacrée aux hommes et à leur commandement.


Le principe retenu pour ce site est de répondre à la question : Quelle unité issue de quelle arme et sous quel commandement se trouve dans quelle garnison ?


En espérant que chacun pourra y trouver matière à s’intéresser à ce sujet, plongeons-nous totalement dans cette armée qui n’a eu de cesse de défendre notre manière de vivre.




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