Ces engins « GILLOIS » sont l’œuvre du Général Gillois de l'arme du Génie. A l'issue de la deuxième guerre mondiale et face aux ponts provenant des États-Unis en dotation dans l'armée française, ce militaire a l'idée de créer ces trois engins partageant la même cellule mécanique mais avec des superstructures différentes. Ainsi, de par un déploiement mécanique, c'est un gain de temps et une meilleure protection des personnels.
Un autre moyen de franchissement est en dotation dans les régiments du génie de corps d'armée. Il s'agit du pont flottant motorisé. C'est un système simple à mettre en place. Ce pont se présente sous la forme de modules « pont » de 10 mètres de long propulsé par deux moteurs hors bords et d'un module « rampe ». L'assemblage de ces divers modules permet la création d'une poutre flottante continue permettant le passage de coupures humides. Le module « pont » peut cependant être aussi utilisé en « bac ».
Chaque compagnie « PFM » peut ainsi établir 300 mètres de ponts. Cependant de par l'absence de protection balistique, ces engins sont établies sur des coupures humides sécurisées contrairement aux engins « GILLOIS » qui peuvent intervenir sous le feu ennemi.
En ce qui concerne la 22ème compagnie d'appui, elle mène à la fois les actions offensives et défensives présentées en introduction.
C'est en cela qu'elle est dotée, outre sa section de franchissement, d'une section équipement à but offensif et une section obstacles à but défensif.
La section équipement est dotée d'engins de terrassement tels que des tracteurs-chargeurs, des engins de déblaiement – tracteurs niveleurs (bulldozers), des niveleuses et des décapeuses. Tous ces engins servent à l'établissement ou à la réfection d'axes en vue d'une action offensives.
La section obstacles est dotée d’engins d'enfouissement et d'engins poseurs de mines. Ces véhicules permettent de bloquer la progression des troupes ennemies. En cela et pour conclure, l'arme du génie se doit d'être toujours en tête tant sur le plan offensif que défensif.
Hors les unités d'appui de quatorze divisions inscrites à l'ordre de bataille de l'armée de terre, l'arme du génie de corps d'armée est aidé par les unités de franchissement de la Division du Rhin ainsi que de la 14ème division légère blindée – école.
Un tableau expose ci-dessous ces moyens complémentaires :
Commandement / appui | Franchissement | Combat | ||||
1er régiment du génie | 21ème CCAS | 23ème CPFM | 24ème CPFM | 1ère CC | 2ème CC | |
4ème régiment du génie | 21ème CCS | 22ème CA | 24ème CIF | 25ème CFA | 1ère CC | 2ème CC |
12ème régiment du génie | 21ème CCAS | 23ème CPFM | 24ème CPFM | 1ère CC | 2ème CC | |
16ème régiment du génie | 21ème CCAS | CFUS 60 T | CE PFB | 1ère CC | 2ème CC |
Comme nous pouvons le voir, les moyens de ces quatre régiments du génie ne sont pas à prendre à la légère. C'est un complément appréciable pour les moyens de franchissement mis à la disposition des trois corps d'armée.
Cependant, comme nous pouvons le voir le 16ème régiment du génie EST encore équipé de matériels de franchissement américains de type M4 datant des années 1950.
Pour conclure faisons un point complet quant aux moyens de franchissement mis en œuvre dans les cinq régiments de corps d'armée et les quatre régiments présentés supra. On dénombre pas moins de vingt compagnies de franchissement et neuf sections de franchissement.
Sept compagnies de ponts flottants motorisés :
Huit compagnies de franchissement amphibie :
25ème compagnie du 2ème régiment du génie,
25ème compagnie du 4ème régiment du génie,
25ème compagnie du 6ème régiment du génie,
23ème et 25ème compagnies du 10ème régiment du génie,
25ème et 26ème compagnies du 11ème régiment du génie,
25ème compagnie du 71ème régiment du génie.
trois compagnie dotée de matériels divers :
24ème compagnie d'instruction du 4ème régiment du génie,
Neuf sections de franchissement :
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E – LES UNITÉS DU TRAIN :
Après avoir vu les unités de l'arme du Génie, passons maintenant à l'arme du Train. L'arme du train a une double mission, celle du transport du matériel et des hommes et celle du bon acheminement et de la progression des troupes de combat, de soutien et d'appui.
Nous verrons plus tard, dans une page dédiée, que cette arme fournit également des régiments de transport qui sont affectés au 1er commandement logistique et à chaque brigade logistique de corps d'armée ou de Force d'Action Rapide.
De plus l'arme du train diligente également des unités d'aide au commandement, c'est ce qu'on appelle les escadrons de commandement et de quartier général. Ces unités ont déjà été présentées dans le cadre des éléments organiques de la 1ère armée.
Nous verrons ici trois régiments de commandement et de soutien développant ces capacités de commandement.
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1 – LES UNITÉS DE CIRCULATION ROUTIÈRE :
Unités | Garnison | Rattachement | Chef de corps |
601ème régiment de circulation routière | Achern | Commandement du Train du 2ème corps d'armée | Lieutenant-Colonel BELMER |
602ème régiment de circulation routière | Dijon | Commandement du Train du 1er corps d'armée | Lieutenant-Colonel LE GOFF |
604ème régiment de circulation routière (Réserve) | Tours | Commandement du Train du 3ème corps d'armée | … / … |
615ème régiment de circulation routière | Pannes | Commandement du Train de la Force d'Action Rapide | … / … |
619ème régiment de circulation routière (Réserve) | Dôle | Commandement du Train du 1er corps d'armée | Lieutenant-colonel |
625ème régiment de circulation routière | Évreux | Commandement du Train du 3ème corps d'armée | … / … |
680ème régiment de circulation routière (Réserve) | Achern | Commandement du Train du 2ème corps d'armée | … / … |
61ème escadron de circulation routière | Auxonne | Commandement du Train de la Force d'Action Rapide | … / … |
Afin de sécuriser les itinéraires et apporter une aide à la mobilité opérationnelle des unités du corps d'armée, deux régiments de circulation routière sont affectés sous commandement direct du commandement du Train. Ces régiments de circulation routière sont les derniers avatars des unités de régulation du trafic automobile militaire créées à partir de 1916 par l'état-major de l'Armée de Terre.
En effet, de par la multiplication du trafic automobile au cours de la 1ère guerre mondiale, il a été nécessaire de mettre sur pied des unités de régulation du trafic routier. La motorisation faisant son chemin, ces unités de régulation deviennent des éléments indispensables du cheminement des troupes car bien que le moteur soit un progrès dans le transport des troupes et matériels, le déplacement à cheval ou à pied permet de ne pas se limiter aux chemins et routes diverses.
Les quatre escadrons de circulation administrés par chaque régiment, de par leur patrouilles dotées d'une gamme de véhicules allant de la motocyclettes aux véhicules cargo, jalonnent les itinéraires et assurent la bonne direction des convois.
Selon le site traindeséquipages.blogspot.fr « les missions du régiment de circulation routière sont des missions d'aide à la mobilité d'une force opérationnelle terrestre. Elles regroupent certaines missions dévolues aux unités de police militaire dans d'autres pays. Elles comprennent :
la participation aux missions de sûreté,
l'escorte des convois,
le renseignement des états-majors sur le déroulement des différents mouvements des troupes amies,
l'appui direct au déplacement en zone de combat (reconnaissance et balisage des itinéraires, signalisation et sécurisation des accès),
intervention en cas d'incident lors d'un mouvement de troupes (régulation, balisage, aide aux unités),
la mise en œuvre de plate-formes d'embarquement par voie aérienne ou maritime. »
Précisons que ces régiments de circulation routière sont des aides à la circulation et de protection de convois et non des unités de « MILITARY POLICE » à l'image des unités anglo-saxonnes. La fonction de « MILITARY POLICE » est tenue dans l'armée de terre par les unités prévôtales de la Gendarmerie Nationale.
En temps de paix, seuls les 601ème et 602ème régiments de circulation routière sont mis sur pied, accompagnés par le 625ème groupe d'escadrons de circulation routière et le 61ème escadron de circulation. En temps de guerre, de par le jeu de la mobilisation, les sept régiments sont mis sur pied et participent au bon fonctionnement des corps d'armée.
En temps de guerre, ces régiments de circulation routière, après complément par les réservistes, sont à l'effectif de 807 hommes et sont dotés de 346 véhicules divers.
Ces sept unités sont théoriquement organisées comme présentées ci-après :
un état-major,
un escadron de commandement et des services,
1er, 2ème et 3ème escadrons de circulation routière.
Nous pouvons également voir dans le tableau l'existence du 61ème escadron de circulation routière. Cet escadron, rattaché au commandement du train de la Force d'Action Rapide, est l'ex-6ème escadron de circulation routière du 6ème régiment de commandement et soutien de la 6ème division blindée de Strasbourg.
Lors de la dissolution de cette grande unité le 1er juillet 1984, l'escadron de circulation est conservé et intègre la Force d'Action Rapide sous le numéro 61 en souvenir de la 61ème compagnie de circulation routière ayant combattu en Indochine. Il est administrativement géré par le 511ème régiment du train d'Auxonne (21) lui même affecté à la Force d'Action Rapide.
Mentionnons l'existence du 622ème régiment de circulation routière de réserve mis sur pied à Saint-Avold et rattaché à la Division du Rhin qui est bâti sur le même modèle.
Pour information, les divers types de motocyclettes utilisées par les escadrons de circulation routière sont :
Honda CB 250 | Peugeot SX8 T | Cagiva 350T4 | |
Moteur : | monocylindre 4 temps refroidi par air | monocylindre 2 temps refroidi par air | monocylindre 4 temps refroidi par air |
Cylindrée : | 248 cm3 | 79.6 cm3 | 343 cm3 |
Alimentation : | 1 carburateur | ||
Embrayage : | multidisque en bain d'huile | ||
Boîte de vitesse : | à 5 rapports | ||
Transmissions : | par chaîne | ||
Vitesse maximale : | 146 km/h | 80 km/h | 145 km/h |
Cadre | simple berceau | ||
Suspension avant (débattement) | fourche télescopique | ||
Suspension arrière (débattement) | 2 combinés | … / … | Ressort 230 mm |
Frein avant | disque | tambour | disque |
Frein arrière | tambour | ||
Poids à sec : | 125 kg | 77 kg | 146 kg |
Réservoir : | 13 litres | 7.3 litres | 12 litres |
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2 – LES RÉGIMENTS D'APPUI AU COMMANDEMENT :
Unités | Garnison | Rattachement | Chef de corps |
17ème régiment de commandement et de soutien | Maisons-Laffitte | Élément organique de la Force d'Action Rapide | … / … |
20ème régiment du train | Baden-Oos | Élément organique du 2ème corps d'armée | … / … |
39ème escadron d'artillerie de corps d'armée | Mercy-les-Metz | Élément organique du 1er corps d'armée | … / … |
43ème régiment d'infanterie et de commandement de corps d'armée | Lille | Élément organique du 3ème corps d'armée | Colonel GOUFFAULT |
De prime abord, nous pouvons remarquer que ces quatre unités portent des noms différents, un effet nous pouvons lire « régiment de commandement et de soutien », « régiment du train », « escadron d'artillerie de corps d'armée » et « régiment d'infanterie et de commandement de corps d'armée ». De plus, ces deux derniers régiments, contrairement aux deux premiers, ne sont pas à proprement parler des unités de l'arme du Train mais de l'artillerie ou de l'Infanterie.
Cependant, alors que le 39ème escadron d'artillerie de corps d'armée est bien une unité de l'artillerie, le 43ème régiment d'infanterie et de commandement de corps d'armée est bien une unité du Train mais il garde les traditions du 43ème régiment d'infanterie. En effet, régiment d'infanterie de défense du territoire jusqu'en 1979, il devient élément organique de la 12ème division d'infanterie à cette date.
En 1985 dans le cadre de la réorganisation des troupes et la dissolution de la 12ème division d'infanterie, ce régiment, en amalgamant tout ou partie des unités du 2ème groupement des moyens régionaux, se transforme en « régiment d'infanterie et de commandement de corps d'armée » et se place sous les ordres du 3ème corps d'armée.