Entre réalité et prospective :
   L'armée de terre française en janvier 1989
 
David DELPORTE
 
 

En temps de paix le 7ème régiment d'artillerie est à l'effectif de 773 hommes avec 174 véhicules en dotation. Il œuvre à la même tâche que le 6ème régiment d'artillerie mais à cette fin il utilise le drone de reconnaissance rapide de type CL89.


Le drone de reconnaissance rapide de type CL89 est un engin tactique « hyper-véloce » doté de capteurs, d'une caméra optique et de senseurs infrarouges. D'une vitesse maximale de 740 km/heure, son plafond est de 3 000 mètres et son rayon d'action est de 70 kilomètres.


Le 7ème régiment d'artillerie est organisé en :


  • une batterie de commandement et des services

  • 1ère, 2ème et 3ème batteries de tir dotés de « CL89 »,

  • un détachement de soutien avancé.


En temps de guerre, mixant leurs moyens, par mixage des différentes unités des 6ème et 7ème régiments d’artillerie et par l’apport d’une partie des moyens du 39ème escadron d’artillerie de corps d’armée, il est donc mis sur pied trois régiments de surveillance et d’acquisition à l'effectif de 576 hommes avec 169 véhicules en dotation se présentant ainsi :


  • une batterie de commandement et des services

  • une batterie d'acquisition d'objectifs traitant de l'emploi des radars « RASIT » (ou à défaut le radar de surveillance du sol SDS DRMT 1A ou 2A),

  • une batterie de tir dotés de missiles « CL89 ».

  
Pour info, nous avons découvert sur le net, une retranscription du Général (2S) Jaumotte, président de la fédération nationale du repérage et de l’artillerie de renseignement ainsi que Président de l’amicale du 61ème régiment d'artillerie et des 6ème et 7ème régiments d'artillerie, qui nous livre ces détails :
 

« Au fil des évolutions des matériels et des besoins opérationnels, ces régiments (les 6ème et 7ème régiments d’artillerie) se sont transformés pour devenir (dès 1983) des Régiments de Surveillance et d’Acquisition (RSA), l’un armant deux batteries de radar sol-sol RASIT, et l’autre deux unités de drones rapides CL 89. Les deux RSA étaient alors complémentaires ; pour emploi, ils s’échangeaient une batterie pour former deux régiments identiques en opération, de façon à rejoindre chacun un corps d’armée, le 1er CA pour le 7ème RA et le 2ème CA pour le 6ème RA.

 

A noter que des radars de contre-batterie existants (Q4 et Q10) dotaient alors les régiments d’artillerie lourde divisionnaire et que la priorité pour le 6ème RA restait la surveillance radar du sol.

 

Parallèlement, la STAT (Section Technique de l’Armée de Terre) expérimentait le MART (Mini Avion de Reconnaissance Télécommandé), qui fut affecté au 8ème RA, en prévision de la mutation du régiment en troisième RSA pour en doter le 3ème CA (Force d’Action Rapide). C’est ainsi que le 8ème RA a été engagé avec le MART dans la 1ère guerre du Golfe, mais qu’il n’est jamais devenu troisième RSA en raison des réorganisations suivantes des armées ».

 

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2 – LES UNITÉS D'ARTILLERIE SOL / SOL :

 

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a – LES RÉGIMENTS D'ARTILLERIE « PRÉ-STRATÉGIQUES » / MISSILES « PLUTON » :

 

Unités

Garnison

Rattachement

Chef de corps

3ème régiment d'artillerie

Mailly

Commandement de l'artillerie du 1er corps d'armée

Colonel GUIOCHON

4ème régiment d'artillerie

Couvron

Commandement de l'artillerie du 3ème corps d'armée

Colonel DUPONT DE DINECHIN

15ème régiment d'artillerie

Suippes

Commandement de l'artillerie du 1er corps d'armée

Colonel VENAYRE

19ème régiment d'artillerie « école »

Draguignan

Commandement de l'artillerie du 3ème corps d'armée

Colonel HUGUEL

32ème régiment d'artillerie

Oberhofen

Commandement de l'artillerie du 2ème corps d'armée

Colonel BRIAL

74ème régiment d'artillerie

Belfort

Commandement de l'artillerie du 2ème corps d'armée

Colonel CASSAGNOU

 

Ces cinq unités régimentaires ainsi que le 19ème régiment d'artillerie – unité école – participent à ce qu'on appelle les forces pré-stratégiques.
 

Cependant la dissuasion nucléaire est principalement basée sur la force nucléaire stratégique qui est l'arme de l'ultime avertissement mise à disposition du pouvoir exécutif, elle est basée sur la triade nucléaire se répartissant entre la Force aérienne stratégique et Force océanique stratégique :
 

  • la composante stratégique pilotée comprenant les escadrons de bombardement 1/91 « Gascogne » et 2/91 « Bretagne » dotés d'un total de dix-huit Mirage IV-P (avec en soutien l'escadre de ravitaillement en vol équipée d'avions – ravitailleurs de type KC 135F). Le missile ASMP (air-sol moyenne portée), avec tête nucléaire de type TN-81 d'une puissance maximale de 300 kt, peut atteindre des objectifs situés à 250 km environ.

  • la composante des missiles sol-sol balistiques stratégiques comprenant le 1er groupement des missiles stratégiques du plateau d'Albion doté de dix-huit missiles sol-sol balistiques stratégiques de type S3 dotés d'une tête nucléaire de modèle TN61 de 1.2 Mt avec une portée de 3500 km environ et une précision de 1000 m.

  • la composante sous-marine avec six sous-marins nucléaires lanceurs d'engins de la classe « Le Redoutable » comprenant chacun seize missiles mer-sol balistiques stratégiques de type M20 pour le premier et de type M4A ou M4B pour les cinq autres. Le missile M20 est doté d'une tête nucléaire de modèle TN60 de 1.2 Mt avec une portée de 3000 km et une précision de 1000 m environ . Le missile M4 est dotée de six têtes nucléaire de modèle TN71 de 150 kt avec une portée maximale de 5000 km environ et une précision de 330 m.

Cette triade de forces participe à ce qu'on appelle la « sanctuarisation » du territoire national. L'ennemi voulant nous attaquer doit prendre en compte l'utilisation possible de ces armes dans le conflit pouvant l'opposer à notre pays.

Le degré moindre est l'utilisation des moyens « pré-stratégiques » que sont :
 

  • la composante pilotée avec sept unités :
     

    • escadrons de chasse 1/4 « Dauphiné » et 2/4 « Lafayette » basés sur la base aérienne de Luxeuil, dotés d'un total de trente Mirage 2000 N-K1 portant des missiles ASMP ( Air-Sol Moyenne Portée) avec tête nucléaire de type TN-81 d'une puissance maximale de 300 kt,
  •  
    • escadrons de chasse 1/7 « Provence » et 3/7 « Languedoc » basés sur la base aérienne de Saint-Dizier et escadron de chasse 4/7 « Limousin » basé sur la base aérienne d'Istres, équipés d'un total de quarante-cinq avions d'attaque de type SEPECAT Jaguar A, portant la bombe nucléaire tactique de type AN-52 avec tête de type MR-50 CTC d'une puissance maximale de 25 kt,
    •  
    • flottille 11F basée sur la base aéronavale de Landivisiau et flottille 17F basée sur la base aéronavale de Hyères-le-Palivestre et équipées d'un total de vingt avions d'attaque et de chasse de type Dassault Super-Étendard.
  • la composante balistique représentée par les six régiments d'artillerie cités supra avec missiles « PLUTON » dotés d'une charge nucléaire tactique de type AN51 avec une puissance de 10 à 25 kilotonnes.

Pour revenir à notre sujat, les six régiments d'artillerie en temps de guerre sont à l'effectif de 949 hommes et sont dotés de 304 véhicules divers. Le régiment d'artillerie « PLUTON » est donc organisé en :

 
  • un état-major,

  • une batterie de commandement et des services,

  • les 1ère, 2ème et 3ème batteries de tir

  • une batterie de sécurité et de transport nucléaire.

 

 

Mentionnons que le 19ème régiment d'artillerie – unité école – ne possède en temps de paix qu'une seule batterie de tir « PLUTON » à double dotation. Il est doté d'une deuxième batterie de tir à canons automoteurs de type 155 mm AU-F1. Cette dernière batterie rejoindra en temps de guerre le 60ème régiment d'artillerie. Le matériel d'une troisième batterie « PLUTON » est stocké sous la responsabilité de l'arme du Matériel.

 

Le « PLUTON » est un missile portant une ogive nucléaire. La portée opérationnelle du missile est de 120 km au maximum avec une définition d'objectif à 150 m. La charge nucléaire est de type AN51 avec une puissance de 25 kilotonnes sur les derniers modèles mis en œuvre.

 

Le transport de ce missile et de sa tête nucléaire se fait séparément sur deux véhicules cargo grande capacité de type Berliet GBC8KT à châssis long. Le montage se fait sur site sur le lanceur.

 

Afin de remplacer le missile « PLUTON » qui va devenir obsolète, l'armée française développe le missile « HADES ». Les nouveaux régiments ainsi dotés se regrouperaient au sein d'une grande unité dénommée « Force HADES ».

 

Cette unité doit être dotée de deux régiments d'artillerie, d'un régiment de transmission, de trois régiments d'infanterie servant à la protection des unités de tir et, pour emploi, d'une batterie sol-air et d'un escadron de circulation routière détachées de leurs unités respectives.

 

Les quatre autres régiments doivent être dissous. La « Force HADES » dépendra directement de l'état-major de la 1ère armée. Mise sur pied au début des années 1990, cette force ne va compter qu'un seul régiment d'artillerie à trois batteries de tir, à savoir le 15ème régiment d'artillerie au lieu des 3ème et 15ème régiments d'artillerie à deux batteries de tir prévus au départ.

 

Pour mémoire, cette division « HADES » doit s'organiser de la manière suivante :

 
  • Artillerie :

    • 15ème régiment d'artillerie

    • Batterie SATCP du 57ème régiment d'artillerie 

  • Infanterie :

    • 37ème régiment d'infanterie (unité de réserve)

    • 79ème régiment d'infanterie (unité de réserve)

    • 149ème régiment d'infanterie (unité de réserve)  
       

  • Train :

    • Escadron de circulation routière / 516ème régiment du train

 
  • Transmissions :

    • 53ème régiment de transmissions


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b – LES UNITÉS D'ARTILLERIE « SOL / SOL » À LANCE-ROQUETTES MULTIPLES :

 

Unités

Garnison

Rattachement

Chef de corps

12ème régiment d'artillerie

Oberhofen

Commandement de l'artillerie du 2ème corps d'armée

Colonel KOLB

 

Le régiment « LRM », de par l'exploitation de documents ultérieurs à la date du 1er janvier 1989, est à l'effectif de 634 hommes et se trouve doté de 307 véhicules divers .

 

Les régiments d'artillerie « LRM » est théoriquement organisé en :

 
  • un état-major,

  • une batterie de commandement et de logistique,

  • 1ère, 2ème et 3ème batteries de tir,

  • une batterie d'acquisition d'objectifs (radar Cobra),

  • Un détachement du matériel.

 

 

Comme nous avons pu déjà l'écrire dans l'introduction à l'artillerie de corps d'armée, ce régiment doit être doté du système de tir à douze roquettes de type « M270 M.L.R.S » monté sur châssis américain « BRADLEY » d’une portée de quarante à cent kilomètres permettant d’ « arroser » 700 hectares de terrain. Cet « arrosage » est rendu possible par les douze roquettes qui contiennent chacune 644 charges creuses de type M-77. L'efficacité d'un seul lanceur équivaut à celle d'une batterie de cinq canons automouvants de type 155 AUF1.

 

Prévu pour être commandé à quatre-vingt exemplaires devant être mis en service pour les premiers en 1988, ce système d'arme n'entrera finalement en service d'au début des années 1990 avec une dotation moindre se limitant à quarante-quatre exemplaires.

 

Le 12ème régiment d'artillerie ne sera doté de ce matériel qu'en 1991. Au 1er janvier 1989, c'est un régiment d'artillerie doté de quatre batteries de tir montées sur canons automouvants de 155 mm modèle AM-F3. Le deuxième régiment doté du « LRM » sera le 74ème régiment d'artillerie qui perdra alors son emploi de régiment « Pluton ».
 

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c – LES UNITÉS D'ARTILLERIE SOL / SOL CLASSIQUES :

 

Unités

Garnison

Rattachement

Chef de corps

25ème régiment d'artillerie (réserve)

Saint-Avold

Commandement de l'artillerie du 1er corps d'armée

/ …

47ème régiment d'artillerie (réserve)

Héricourt

Commandement de l'artillerie du 1er corps d'armée

/ …

75ème régiment d'artillerie (réserve)

Varces

Commandement de l'artillerie du 2ème corps d'armée

/ …

2ème régiment d'artillerie de Marine (réserve)

Montlhéry

Commandement de l'artillerie du 3ème corps d'armée

Lieutenant-Colonel (CR) CHEVILLOT

22ème régiment d'artillerie de Marine (réserve)

Folembray

Commandement de l'artillerie du 3ème corps d'armée

Lieutenant-Colonel (CR) LESAFFRE

43ème régiment d'artillerie de Marine (réserve)

La Valbonne

Commandement de l'artillerie du 2ème corps d'armée

Colonel (CR) RIVIÈRE

  

En l'absence du régiment d'artillerie de type « MLRS », les corps d'armée usent encore du bon vieux régiments d'artillerie classique. Le 12ème régiment d'artillerie vu ci-dessus est toujours doté doté de quatre batteries de tir montées sur canons automouvants de 155 mm modèle AM-F3.

 

Ces six régiments d'artillerie présentés dans le tableau et mis sur pied par des réservistes, sont dotés pour cinq d'entre eux de l'obusier de 155 mm modèle BF50. Le 75ème régiment d'artillerie est, quant à lui, doté de l'obusier de 105 mm modèle HM2 de conception américaine datant de la 2ème guerre mondiale.

 

Ces unités d'artillerie en temps de guerre sont à l'effectif de 728 hommes et sont dotés de 18 obusiers de 155 mm modèle BF50 ou de 18 obusiers de 105 mm modèle HM2 et de 184 véhicules divers. Ces régiments sont organisés en :

 
  • un état-major,

  • une batterie de commandement et des services,

  • 1ère, 2ème et 3ème batteries de tir.

 

 

Mentionnons toutefois que lors des convocations de réservistes, ces derniers s'entraînent à la manœuvre par utilisation de cinq pièces par batterie et non pas six, pour coller au plus près des régiments d'active qui ont des batteries de tir à cinq pièces.

 





 



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