Entre réalité et prospective :
   L'armée de terre française en janvier 1989
 
David DELPORTE
 
 

Au cours des années 1989 – 1990, les six régiments d'artillerie de réserve vont vite quitter le giron des corps d'armée pour rejoindre six divisions.

 

Ainsi les unités suivantes recevront chacun une appui supplémentaire en temps de guerre :

 
  • 6ème division légère blindée

43ème régiment d'artillerie de Marine

  • 8ème division d'infanterie

22ème régiment d'artillerie de Marine

  • 9ème division d'infanterie de Marine

2ème régiment d'artillerie de Marine

  • 11ème division parachutiste

25ème régiment d'artillerie

  • 27ème division alpine

75ème régiment d'artillerie

 

Si pour quatre de ces unités le fait d'avoir un deuxième régiment ne pose aucun problème puisque le régiment de réserve dérive du régiment d'artillerie d'active affecté à la division, il en va autrement pour la 11ème division parachutiste qui va diriger un régiment mis sur pied à Saint-Avold (57) dans la 6ème région militaire alors que toute la division se trouve dans sa grande majorité dans la 4ème région militaire où en Languedoc - Roussillon où en Corse (5ème région militaire).

 

A la 12ème division légère blindée « école », le 47ème régiment d'artillerie remplacera le 33ème régiment d'artillerie qui renforcera le 20ème régiment d’artillerie à la 15ème division d'infanterie.

 

L'obusier de 155 mm de type BF50 (ou selon la description faite par le MAT 6067 – document de référence : Obusier de 155 Modèle 1950 M.63 sur affût biflêche) de fabrication française est l'arme de dotation de cinq de ces régiments d'artillerie. Il équipe encore les trois régiments d'active des 6ème division légère blindée, 8ème division d'infanterie et 15ème division d'infanterie.

 

Ce type d'obusier est à la fin de sa vie. En effet, mis en service dans les années 1950-1960, il doit être remplacé dans les unités d'active par le nouveau canon de 155 mm de type TR-F1. Produit à 980 exemplaires tant pour l'armée de terre que pour l’exportation, l'obusier de 155 mm de type BF50 a une portée de 17 700 mètres au maximum avec une cadence de tir de trois coups par minute.

 

L'obusier de 105 mm de type HM2 de fabrication américaine est l'arme de dotation d'un des six régiments d'artillerie. Il équipe encore tout ou partie des quatre régiments d'active des 6ème division légère blindée, 9ème division d'infanterie de marine, 11ème division parachutiste et 27ème division alpine ainsi que des batteries de tir des unités stationnées en Afrique ou en Outre-mer.

 

Ce type d'obusier est également à la fin de sa vie. En effet, mis en service dans les années 1940, il est totalement dépassé par les nouveaux matériels légers. En effet, il a une portée maximale de 11 000 mètres au maximum avec une cadence de tir de sept coups par minute.
 

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3 – LES UNITÉS D'ARTILLERIE ANTIAÉRIENNE / MISSILES SOL / AIR « ROLAND » :

 

Unités

Garnison

Rattachement

Chef de corps

51ème régiment d'artillerie

Wittlich

Commandement de l'artillerie du 2ème corps d'armée

Colonel DELLANGUE

53ème régiment d'artillerie

Vieux-Brisach

Commandement de l'artillerie du 2ème corps d'armée

Lieutenant-Colonel DE COMEIRAS

54ème régiment d'artillerie

Hyères

Commandement de l'artillerie du 3ème corps d'armée

Colonel THIRIET

57ème régiment d'artillerie

Bitche

Commandement de l'artillerie du 1er corps d'armée

Colonel CORBERAND

58ème régiment d'artillerie

Douai

Commandement de l'artillerie du 3ème corps d'armée

Lieutenant-Colonel RONDEAU

 

A la fin des années 1950, l'Armée de terre française se réforme et met sur pied plusieurs grandes unités en métropole ce qui débouchera en 1967 sur un corps de bataille à six divisions :

 
  • 1ère division,

  • 3ème division,

  • 4ème division,

  • 7ème division,

  • 8ème division,

  • 11ème division d'intervention.

Les cinq premières divisions sont destinées à un affrontement en Centre-Europe et s'organise chacune en trois brigades pouvant être soit blindées, soit mécanisées, soit motorisées. De plus ces divisions dirigent des éléments organiques propres à l'unité dont un groupe d’artillerie antiaérienne légère portant le numéro de la division. Nous avons donc les :
 
  • 451ème groupe d’artillerie antiaérienne légère pour la 1ère division,

  • 453ème groupe d’artillerie antiaérienne légère pour la 3ème division,

  • 454ème groupe d’artillerie antiaérienne légère pour la 4ème division,

  • 457ème groupe d’artillerie antiaérienne de Marine pour la 7ème division,

  • 458ème groupe d’artillerie antiaérienne légère pour la 8ème division.

La mission de ces unités est la défense de zone à basse et très basse altitude. En cela, ces cinq unités ont d'abord été équipées de canons tractés de 40 mm de type Bofors modèle L60. Peu avant 1970, apparaissent les engins blindés antiaériens de type AMX-13 DCA avec canons bitubes de 30 mm modèle HSS-831A.
 

Le 1er novembre 1970, les cinq groupes d’artillerie antiaérienne légère change de dénomination et deviennent régiment d'artillerie, il continue de garder le numéro de leur division d'appartenance :

 
  • 51ème régiment d’artillerie pour la 1ère division,

  • 53ème régiment d’artillerie pour la 3ème division,

  • 54ème régiment d’artillerie pour la 4ème division,

  • 57ème régiment d’artillerie pour la 7ème division,

  • 58ème régiment d’artillerie pour la 8ème division.  

Le début de années 1980 verra l'arrivée du blindé antiaérien AMX-30 lance-missiles avec lanceur double « Roland » qui remplace les derniers canons tractés de 40mm de type Bofors modèle L60. AU cours des années 1980, la version de base du missile va évoluer cependant toutes les unités ne seront pas équipées, on parlera donc de « ROLAND 1ère évolution » et de « ROLAND 2ème évolution ».

 

Au 1er janvier 1989, les régiments d'artillerie en temps de guerre sont à l'effectif de 924 hommes et sont dotés de 326 véhicules divers dont 32 pièces ROLAND.

 

Il s'organise en :

 
  • un état-major,

  • une batterie de commandement et de logistique,

  • 1ère, 2ème, 3ème et 4ème batteries de tir à huit blindés antiaériens chacune.

 

 

Cependant au 1er janvier 1989, cette situation d'effectifs est plus que théorique. En effet le situation réelle est la suivante (les chiffres entre parenthèse sont le nombre de matériels en dotation :

 

Unités

Batteries ROLAND « 2ème évolution »

Batteries ROLAND « 1ère évolution »

Batteries AMX-13 DCA

Batteries – canons tractés 40 mm

Total

51ème régiment d'artillerie

 

3 (24)

1 (9)

 

4 (33)

53ème régiment d'artillerie

4 (32)

     

4 (32)

54ème régiment d'artillerie

4 (32)

     

4 (32)

57ème régiment d'artillerie

 

1 (8)

1 (9)

2 (18)

4 (35)

58ème régiment d'artillerie

2 (16)

1 (8)

   

3 (24)

Total

10 (80)

5 (40)

2 (18)

2 (18)

19 (156)

 

Mentionnons que le 401ème régiment d'artillerie – régiment école possède une batterie « ROLAND » se divisant en une section de quatre pièces dotée du missile ROLAND « 1ère évolution » et d'une autre section de quatre pièces dotée du missile ROLAND « 2ème évolution ».

En temps de guerre, ce régiment est élément organique d'armée, il laisse donc sa batterie ROLAND à une autre unité, cependant à ce jour, on ne sait s’il s'agit d'une unité mise sur pied de par la réserve ou au 57ème régiment d'artillerie.

 

Nous dénombrons donc :

 
  • quarante-quatre engins blindés antiaériens de type AMX-30 ROLAND « 1ère évolution »,

  • quatre-vingt-quatre engins blindés antiaériens de type AMX-30 ROLAND « 2ème évolution »,

  • dix-huit canons engins blindés antiaériens de type AMX-13 DCA avec canons bitubes de 30 mm modèle HSS-831A

  • dix-huit canons tractés de 40mm de type Bofors modèle L60.

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4 – LES UNITÉS DE DÉFENSE « N.B.C » :

 

Unités

Garnison

Rattachement

Chef de corps

601ème régiment « N.B.C » (réserve)

Mercy-les-Metz

Élément organique du 1er corps d'armée

/ …

602ème régiment « N.B.C » (réserve)

Oberhofen

Élément organique du 2ème corps d'armée

/ …

603ème régiment « N.B.C » « école »

Bretteville-sur-Odon

Élément organique du 3ème corps d'armée

/ …

 

Les armées ont en tout temps cherché des moyens détournés afin de gagner des guerres et la France n'y fait pas obstacle. Le plus vieux moyen biologique connu est ainsi de lancer les morts dans un lieu assiégé afin que les personnes assiégées soient contaminées.

 

La première guerre mondiale fut le catalyseur de toutes ces énergies et nous avons pu assister au développement de produits biologiques et de gaz de combat toujours utilisés de nos jours.

 

La deuxième guerre mondiale est surtout connue pour le développement de l'arme atomique et son utilisation sur deux villes du Japon en août 1945.

 

L'armée de terre française cherche donc à protéger ses troupes des effets de ces divers produits et armes et met donc sur pied des batteries dites « NBC ». L'acronyme « NBC » signifie Nucléaire – Biologique – Chimique. En effet, il est admis que le combat en Centre-Europe entre les troupes de l'OTAN et celles du Pacte de Varsovie aurait pu être mené sous ambiance nucléaire et notre armée veut en contrer les menaces.

 

Ainsi donc doivent être mis sur pied trois régiments « NBC » destinés à intégrer les trois corps d'armée. En temps de paix, seul le 603ème régiment « N.B.C » existe en tant qu'unité support de l'école de défense « NBC » de l'Armée de terre à Bretteville-sur-Odon. De plus une 601ème batterie « NBC » se trouve rattachée pour administration au 39ème escadron d'artillerie de corps d'armée.

 

La mission dévolue à ce type d'unités est double :

 
  • Prévenir et gérer les incidents d’origine militaire dans les domaines spécifiques suivants :

    • nucléaire,

    • radiologique,

    • biologique,

    • chimique.

  • Restaurer tout ou partie des capacités opérationnelles des forces soumises à de telles attaques.

 

Au 1er janvier 1989, les régiments « NBC » en temps de guerre sont à l'effectif de 1335 hommes et sont dotés de plus de 380 véhicules divers.

 

Il s'organise en :

 
  • un état-major,

  • une batterie de commandement et de logistique,

  • 1ère, 2ème, 3ème et 4ème batteries de défense « NBC ».

 



 


 



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