Entre réalité et prospective :
   L'armée de terre française en janvier 1989
 
David DELPORTE
 
 

- - - / - - -
B /
DÉPARTEMENTS ET TERRITOIRES D'OUTRE-MER - FORCES PRÉPOSITIONNÉES EN AFRIQUE :


Outre les unités métropolitaines présentées supra, l'armée de terre usent de forces de souveraineté dans les départements et territoires d'Outre-mer. Mais l'armée de terre, riche de son passé colonial et en accord avec les politiques de partenariat avec les états africains, possède des bases militaires dans ces pays permettant le positionnement de forces d'intervention et de stabilisation.


- - - / - - -
1 / FORCES DE SOUVERAINETÉ –
DÉPARTEMENTS ET TERRITOIRES D'OUTRE-MER :


Les forces de souveraineté de l'armée de terre sont installées dans les départements et territoires d'outre-mer :


  • les Forces Armées du Groupe Antilles - Guyane (FAGAG) sont positionnées dans les départements de la Martinique, de la Guadeloupe et de la Guyane


  • les Forces Armées de la Zone Sud de l'Océan Indien (FAZSOI) sont positionnées dans le département de la Réunion et sur l’île de Mayotte


  • les Forces Armées en Polynésie Française (FAPF) sont positionnées sur diverses îles du territoire d'outre-mer de la Polynésie


  • les Forces armées en Nouvelle-Calédonie (FANC) sont positionnées sur les diverses îles composant ce territoire d'outre-mer

 

Comme nous pouvons le voir sur ce schéma, ces troupes de souveraineté, à l'exception du DÉTALAT en Nouvelle-Calédonie et du 815ème bataillon de transmissions en Polynésie Française, sont presque exclusivement composées d'unités issues des Troupes de Marine ou de la Légion étrangère. En effet, nous dénombrons quatorze unités de combat et de soutien se répartissant en :


  • huit unités de combat :

    • 2ème régiment parachutiste d'infanterie de Marine

    • 3ème régiment étranger d'infanterie

    • 9ème bataillon d'infanterie de Marine

    • 33ème régiment d'infanterie de Marine

    • 41ème régiment d'infanterie de Marine

    • Régiment d'infanterie de Marine du Pacifique / Nouvelle-Calédonie

    • Régiment d'infanterie de Marine du Pacifique / Polynésie

    • Détachement de la Légion Étrangère à Mayotte gardant les traditions du 2ème régiment étranger de Cavalerie


  • six unités de soutien :

    • 5ème régiment étranger

    • 16ème bataillon de commandement et des services gardant les traditions du 16ème régiment d'infanterie de Marine

    • 42ème bataillon de commandement et des services gardant les traditions du 42ème régiment d'infanterie de Marine

    • 53ème bataillon de commandement et des services gardant les traditions du 53ème régiment d'infanterie de Marine

    • 815ème bataillon de transmissions

    • Détachement de l'Aviation légère de l'Armée de terre


Les huit unités de combat sont presque toutes des unités interarmes à dominante d'infanterie. En effet ces régiments ou bataillons sont toutes dotées de compagnies d'infanterie portée avec adjonction de groupe de mortiers lourds, d'escadron d'automitrailleuses légères de type AML-90 et pour certaines d'entre elles nous avons également des batteries d’artillerie dotées d'obusiers de type 105 mm HM2.


Une partie de ces unités est constituées de troupes dites « autochtones » auxquelles s'ajoutent des éléments en « MCD » (mission de courte durée). Ces troupes sont fournies par les unités métropolitaines des Troupes de Marine ou de la Légion étrangère.


Les trois bataillons de commandements et des services ont comme mission essentielle est de soutenir tous les organismes de commandement et les services de l'armée de Terre. Ces unités peuvent participer aux missions de sécurité et constituer une base logistique arrière pour les opérations extérieures.



Le 5ème régiment étranger est une unité particulière car il soutient le centre d’expérimentation du Pacifique. Il est constitué de légionnaires et de personnels du génie. Sa mission n'est pas le combat mais le soutien et l'entretien des sites sensibles.


Le DÉTALAT en Nouvelle-Calédonie est créé à la fin de l'année 1984 sur l'emprise de la base aéronavale de la Tontouta. Au 1er janvier 1989, ce détachement est constitué de cinq hélicoptères de transport de type SA.330Ba Puma codifiés « CNA » à « CNE ».


Il s'y ajoute les engins de l'Armée de l'Air, de la Marine et de la Gendarmerie qui sont également basés sur l'emprise de cette base aéronavale (hélicoptères de surveillance de type AS.350B Écureuil / hélicoptères de transport de type SA.330Ba PUMA / appareils de surveillance de type Gardian / appareils de transport de type C-160 Transall).


Faisant suite à ces quatorze unités, les Troupes de Marine gèrent administrativement six unités du service militaire adapté, à savoir :


  • 1er régiment du service militaire adapté gardant les traditions du Régiment mixte des Antilles - Guyane

  • 2ème régiment du service militaire adapté gardant les traditions du 10ème régiment d'artillerie coloniale

  • 3ème régiment du service militaire adapté gardant les traditions du 5ème régiment d'artillerie coloniale

  • 4ème régiment du service militaire adapté gardant les traditions du 7ème régiment d'artillerie coloniale avec un détachement à Mayotte

  • Groupement du service militaire adapté / Guyane perpétuant les traditions du 28ème régiment interarmes d’Outre-mer

  • Groupement du service militaire adapté / Nouvelle-Calédonie


Ces régiments et autres groupements sont la quintessence d'un service militaire adapté à l'insertion professionnelle de la jeune population des départements et territoires d'outre-mer. Ce système, instauré en 1961, se veut une aide à l'emploi permettant le développement économique par la formation de la jeunesse.



- - - / - - -
2 / FORCES DE PRÉPOSITIONNÉES EN AFRIQUE
 :


L'armée française se trouve également positionnée dans quatre pays d'Afrique de l'Ouest et à Djibouti dans le cadre d'accord de coopération militaire, nous avons donc :


  • les Forces Françaises Stationnées à Djibouti (FFSD)

  • les Troupes Françaises au Gabon (TFG)

  • les Forces Françaises du Cap-Vert (FFCV)

  • les forces françaises stationnées en Côte d'Ivoire (FFSCI)


Nous avons également des interventions dans deux pays africains sous le principe des accords de coopération technique aux forces armées :


  • les Éléments Français d'Assistance opérationnelle en République Centrafricaine (EFAO)

  • les Éléments Français d'Assistance opérationnelle au Tchad (EFT)

 

A l'exception des divers éléments intervenants au titre du DÉTALAT, les troupes de l'armée de terre stationnées en Afrique au titre de la coopération militaire sont toutes issues des Troupes de Marine ou de la Légion étrangère.

En effet, nous dénombrons :


  • six unités de combat et d'appui :

    • 5ème régiment interarmes d'outre-mer

    • 6ème bataillon d'infanterie de Marine

    • 13ème demi-brigade de la Légion Étrangère

    • 23ème bataillon d'infanterie de Marine

    • 43ème bataillon d'infanterie de Marine

    • DÉTALAT de Djibouti


  • une unité de soutien :

    • 10ème bataillon de commandement et des services


Ces unités de combat sont toutes des unités interarmes à dominante d'infanterie stationnant sous commandement d'un état-major inter-armes.


En effet ces régiments ou bataillons sont toutes dotées de compagnies d'infanterie portée ou infanterie parachutiste avec adjonction de groupes de mortiers lourds, de pelotons ou d'escadrons d'automitrailleuses légères de type AML-90 ou de chars légers de type AMX-13/90 ou AMX-13 SS11.


Pour certaines d'entre elles nous avons également des batteries d’artillerie dotées d'obusiers de type 105 mm HM2 de type 155 mm BF50 ou même de canons antiaériens de 20mm, de 30 mm ou de 40 mm.


Comme pour les unités de souveraineté, une partie de ces unités est constituées de troupes dites « autochtones » auxquelles s'ajoutent des éléments en « MCD » (mission de courte durée).


Ces unités de combat sont la préfiguration de ce que seront vingt ans plus tard les « GTIA » à savoir les Groupements Tactiques Interarmes. Pour ce qui est du bataillon de commandements et des services nous nous référerons à la note rédigée supra.


Le DÉTALAT de Djibouti, à l'effectif de 140 hommes (8 officiers, 89 sous-officiers et 43 hommes du rang) se compose d'une escadrille de commandement et des services et d'une escadrille des moyens aériens avec un peloton de cinq hélicoptères antichars de type SA316B Alouettes III flanqués de missiles SS11 en sabord et un peloton de cinq hélicoptères de transport de type SA.330Ba Puma et de deux avions légers de liaison de type Cessna L-19E Bird Dog.


Il s'y ajoute les engins de l'Armée de l'Air encadrées par l'escadrille de transport Outre-Mer 88 (hélicoptères de type SA.316B Alouettes III / appareils de transport de type C-160 Transall)


Mentionnons également qu'au titre de la coopération technique, les unités de combat ainsi que le DÉTALAT intervenants dans le cadre des Éléments Français d'Assistance opérationnelle en République Centrafricaine et au Tchad interviennent en qualité de troupes en mission extérieure et non pas rattachée comme unité « MCD ».

Ces deux opérations au Tchad et en République Centrafricaine entrent dans le cadre de la coopération technique qui se divise en :


  • un soutien logistique (ravitaillement, carburant, transport, formation)

  • un appui – renseignement


A ce titre au 1er janvier 1989, les éléments français au Tchad s'incarnent dans plusieurs compagnies de combat du 2ème régiment étranger de Parachutiste et dans la 1ère batterie de tir du 403ème régiment d'artillerie. Cette dernière unité est la seule à pouvoir se targuer d'avoir effectué une action de guerre. En effet, le 07 septembre 1987, cette batterie a abattu à l'aide d'un missile Hawk un bombardier Libyen de type Tupolev 22.


Le DÉTALAT des Éléments Français d'Assistance opérationnelle en République Centrafricaine, constitué le 20 septembre 1979 à Banguy et doté de quatre hélicoptères de transport de type SA.330Ba Puma codifiés « COA » à « COD » est à l'effectif de 26 hommes.



- - - / - - -

3 / RÉCAPITULATIF DES MOYENS BLINDÉS AFFECTÉS DANS LES DÉPARTEMENTS ET TERRITOIRES D'OUTRE-MER ET AUX TROUPES PRÉPOSITIONNÉES EN AFRIQUE :



5ème RIAOM

6ème BIMa

13ème DBLE

23ème BIMa

43ème BIMa

RIMAP / NC

RIMAP / P

EFAO

Total

AMX-13/90

16

/ …

/ …

/ …

/ …

/ …

/ …

/ …

16

AMX-13 SS11

12

/ …

/ …

/ …

/ …

/ …

/ …

/ …

12

AML-90

/ …

4

12

12

12

4

12

12

68

Total

28

4

12

12

12

4

12

12

96


Comme nous pouvons le voir, la répartition est la suivante :


  • la monture la plus utilisée est l'automitrailleuse légère de type AML-90 à canon de 90 mm GIAT modèle F1 avec une dotation de 68 engins sur les 96 répertoriés en Outre-mer, en effet cinq des treize unités de combat ont un escadron d'automitrailleuses légères alors que deux autres unités ont un peloton


  • les engins restant sont les 28 chars légers de type AMX-13 affectés au 5ème régiment interarmes d'Outre-mer. Ces engins blindés se répartissent de la manière suivante :

    • 16 chars légers de type AMX-13/90 à canon de 90 mm modèle F3 regroupés dans un escadron de combat

    • 12 chars légers de type AMX-13 SS11 portant un canon de 75 mm modèle SA50 et quatre missiles antichars de type SS11 regroupés dans un escadron de combat


A partir des années 1990, tous ces engins seront progressivement remplacés par les engins blindés appui-feu de type ERC-90 Sagaie qui deviendront la monture typique des unités outre-mer.




Créer un site
Créer un site