Entre réalité et prospective :
   L'armée de terre française en janvier 1989
 
David DELPORTE
 
 

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I / PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE L’ARMÉE DE TERRE :


L'ordre de bataille de l'armée de terre au 1er janvier 1989 se divise en deux grands ensembles :


  • on distingue de prime abord la grande majorité des unités métropolitaines et des unités des Troupes de Marine et de la Légion Étrangère présentes en métropole, en Corse et en Allemagne Fédérale


  • on distingue ensuite les unités des Troupes de Marine et de la Légion Étrangère présentes dans les départements et territoires d'outre-mer, en Afrique et en Amérique du Sud


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A / MÉTROPOLE - CORSE – ALLEMAGNE FÉDÉRALE :


De par les lois n° 77-531 du 19 juin 1976 portant approbation de la programmation militaire pour les années 1977-1982, n° 83-606 du 8 juillet 1983 portant approbation de la programmation militaire pour les années 1984-1988 et n° 87-343 du 22 mai 1987 relative à l'équipement militaire pour les années 1987-1991, nos forces armées en Métropole, en Corse et en Allemagne Fédérale se structurent par ordre d'importance en trois grands ensembles distincts dirigés par l'état-major de l'armée de terre :


  • la 1ère armée


  • la Défense Opérationnelle du Territoire mise en place en période de guerre


  • la Force d'Action Rapide


Le 1er commandement logistique (1er COMLOG) est cité pour mémoire dans ce schéma mais ne sera pas présenté ici, une page dédiée lui est consacrée.

 

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B / DÉPARTEMENTS ET TERRITOIRES D'OUTRE-MER - FORCES PRÉPOSITIONNÉES EN AFRIQUE ET EN AMÉRIQUE DU SUD :


Outre les unités présentées supra, l'armée de terre use de forces de souveraineté dans les départements et territoires d'Outre-mer. Nous dénombrons :


  • les Forces Armées du Groupe Antilles - Guyane (FAGAG) positionnées dans les départements de la Martinique, de la Guadeloupe et de la Guyane


  • les Forces Armées de la Zone Sud de l'Océan Indien (FAZSOI) positionnées dans le département de la Réunion et sur l’île de Mayotte


  • les Forces Armées en Polynésie Française (FAPF) positionnées sur diverses îles du territoire d'outre-mer de la Polynésie


  • les Forces armées en la Nouvelle-Calédonie (FANC) positionnées sur les diverses îles composant ce territoire d'outre-mer.

L'armée française se trouve également positionnée dans quatre pays d'Afrique de l'Ouest et à Djibouti dans le cadre d'accord de coopération militaire, nous avons donc :

 
  • les Forces Françaises Stationnées à Djibouti (FFSD)
     

  • les Troupes Françaises au Gabon (TFG)
     

  • les Forces Françaises du Cap-Vert (FFCV)
     

  • les forces françaises stationnées en Côte d'Ivoire (FFSCI)
     

  • les Éléments Français d'Assistance opérationnelle en République Centrafricaine (EFAO)
     

  • les Éléments Français d'Assistance opérationnelle au Tchad (EFT)

Nous ne présenterons que la composante « terre » de ces « Forces » qui regroupent sous un même commandement interarmes, les unités de l'armée de terre, de l'air et de la marine.


Dans le cadre des détachements techniques, un partenariat est signé avec le Pérou et un détachement de l'aviation légère de l'armée de terre s'installe à Quito sans toutefois la présence d'aéronefs de combat ou de transport. Ce détachement cité ici ne sera pas étudié ultérieurement.
 

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II / ÉTUDE DE DÉTAIL SUR L’ARMÉE DE TERRE :


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A / MÉTROPOLE - CORSE – ALLEMAGNE FÉDÉRALE :


Comme nous avons pu le voir, ces trois grands ensembles (et le 1er commandement logistique) regroupent la totalité des moyens de combat, d'appui et de soutien mis en œuvre tant par les unités d'active que par les unités de réserve ou les unités mises sur pied par les écoles et autres centres de formation ou d'instruction.


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1 / LA 1ère ARMÉE :


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a
/ PRÉSENTATION GÉNÉRALE :


La 1ère armée, sans compter la division du Rhin qui est directement rattachée à son commandement, se divise en trois grands corps :


  • le 1er corps d'armée est doté de quatre divisions et d'une brigade logistique, soit les :

    • 1ère division blindée

    • 7ème division blindée

    • 12ème division légère blindée – école

    • 14ème division légère blindée – école

    • 1ère brigade logistique


  • le 2ème corps d'armée est doté de trois divisions et d'une brigade logistique, soit les :

    • 3ème division blindée

    • 5ème division blindée

    • 15ème division d'infanterie

    • 2ème brigade logistique


  • le 3ème corps d'armée est doté de trois divisions et d'une brigade logistique, soit les :

    • 2ème division blindée

    • 8ème division d'infanterie

    • 10ème division blindée

    • 3ème brigade logistique

 

Cette organisation hiérarchique structurée qu'est la 1ère armée représente, en termes d’unités élémentaires réparties par arme (sans compter les troupes affectées en tant qu’éléments organiques d’armée, de corps d'armée ou aux brigades logistiques), un ensemble de quatre-vingt quinze unités de combat, d’appui ou de soutien :




1er CA

2ème CA

3ème CA

Division du Rhin

Total

Combat

Arme-blindée-cavalerie (lourd)

8

5

6

. . .

19

Arme-blindée-cavalerie (médian)

. . .

1

1

. . .

2

Arme-blindée-cavalerie (léger)

1

. . .

. . .

. . .

1

Infanterie (mécanisé)

6

4

4

. . .

14

Infanterie (motorisée)

1

5

5


11

Infanterie (portée)

3

. . .

. . .

3

6

Appuis

Artillerie (sol-sol)

6

5

5

. . .

16

Artillerie (sol-air)

. . .

. . .

. . .

1

1

Génie (combat)

4

3

3

. . .

10

Génie (franchissement)

. . .

. . .

. . .

4

4

Soutien

Train

4

3

3

1

11

Total

33

26

27

9

95



De par ces chiffres, une double lecture s'impose :


Nous pouvons voir primitivement qu'en matière de dotation en unités élémentaires par rapport aux grandes unités affectées, le constat suivant s'effectue :


a - le 3ème corps d'armée arrive en tête avec vingt-sept unités élémentaires pour trois grandes unités, soit un ratio de neuf unités par division. En effet, avec deux divisions blindées à dix régiments et une division d'infanterie à sept régiments, l'effectif est au complet


b - le 2ème corps d'armée suit avec vingt-six unités élémentaires pour trois grandes unités, soit un ratio de 8.67 unités par division. La différence par rapport au 3ème corps d'armée tient du fait que la 3ème division blindée n'a que deux régiments de cavalerie blindée (à quatre escadrons de combat) au lieu de trois régiments (à trois escadrons de combat)


c - le 1er corps d'armée est en queue de peloton avec trente-trois unités pour quatre divisions soit un ratio de 8.25 unités par division. Ce chiffre s'explique par le fait que ce corps dispose de deux divisions blindées avec dix-neuf régiments (avec le même constat que ci-dessus) et deux divisions légères blindées « école » avec quatorze régiments soit sept régiments par unité


Nous pouvons voir également qu'entre les unités d'active et de réserve ou issues des écoles, le même constat est effectué :


a – le 1er corps d'armée dirige dix unités « école » et quatre unités de réserve ou pour un total de trente-trois unités soit un ratio de 42.42 %. Ces quatorze unités sont toutes placées dans les deux divisions blindées légères « école »


b – le 2ème corps d'armée active une unité de réserve pour un total de vingt-six unités soit un ratio de 3.85 %. Cette unité de réserve se trouve être le régiment du génie de la division d'infanterie qui est constituée de deux compagnies d'active et un embryon d'état-major régimentaire s'amalgamant à des réservistes en temps de guerre pour mettre sur pied le régiment idoine


c - Le 3ème corps d'armée à la palme avec une unité de réserve pour un total de vingt-sept unités soit un ratio de 3.70 % d'unités de réserve. Ce chiffre est la résultante du même phénomène que décrit ci-dessus dans le cadre de l'arme du génie


Pour conclure en matière de chiffre, la situation suivante est expliquée. De par la réforme de 1984, chaque unité élémentaire a mis en sommeil une compagnie, escadron, batterie. En temps de guerre, cette unité doit être reconstituée de par l'apport de réservistes


Le corps de bataille, composé uniquement de troupes d'active (engagés et militaires effectuant leur service militaire) jusqu'en 1984, voit son temps de mise sur pied augmenter dans le cadre d'un déclenchement de conflit par l'arrivée de plus de dix-mille hommes à intégrer dans les corps de troupes.




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