Faisant suite à cette présentation des unités, organisation et matériels majeurs, mentionnons tout d'abord que quatre unités d’active possèdent quatre escadrons de combat, il s'agit du 1er régiment de Cuirassiers, du 3ème régiment de Dragons du 6ème régiment de Dragons et du 12ème régiment de Cuirassiers.
Ces quatre régiments passent donc à l'effectif théorique de 945 militaires (41 officiers, 148 sous-officiers et 755 hommes du rang) et sont dotés de 240 véhicules divers dont 70 chars de combat de type AMX-30B et 3 dépanneurs de chars de type AMX-30D.
Ils entrent dans la dotation des 1ère et 3ème divisions blindées. Ainsi ces deux grandes unités possèdent chacun huit escadrons de combat pour deux régiments de cavalerie lourde au lieu des neuf escadrons de combat pour trois régiments de cavalerie lourde. Cette situation est la conséquence de la réorganisation des divisions blindées entre 1984 et 1985.
En outre, sur le plan des matériels, sur les vingt régiments dits « lourds » dix régiments au 1er janvier 1989 sont encore dotés du char de bataille de type AMX-30 B en lieu et place de l’AMX-30 B2 et deux régiments « école » ont une dotation mixte.
Ce qui nous fait neuf-cent seize engins de combat pour les seize régiments soit :
cinq cent soixante-dix chars de bataille de type AMX-30B dont vingt-quatre chars de commandement régimentaire,
quatre-cent quatre-vingt quatre chars de bataille de type AMX-30B2 dont seize chars de commandement régimentaire.
Les vingt régiments dotés de chars de bataille se répartissent en cinq ensembles :
deux unités à quatre escadrons de combat dotés du chars de bataille de type AMX-30B :
1er régiment de Cuirassiers,
6ème régiment de Dragons,
deux unités à quatre escadrons de combat dotés du chars de bataille de type AMX-30B2 :
3ème régiment de Dragons,
12ème régiment de Cuirassiers,
six unités à trois escadrons de combat dotés du chars de bataille de type AMX-30B :
1er régiment de Dragons,
2ème régiment de Dragons,
4ème régiment de Dragons,
5ème régiment de Dragons,
6ème régiment de Cuirassiers,
11ème régiment de Chasseurs,
501ème régiment de chars de combat,
507ème régiment de chars de combat « école »,
six unités à trois escadrons de combat dotés du chars de bataille de type AMX-30B2 :
2ème régiment de Chasseurs,
2ème régiment de Cuirassiers,
deux unités à un escadron de combat doté du chars de bataille de type AMX-30 et un escadron de combat doté du chars de bataille de type AMX-30B2 :
1er régiment de Chasseurs « école »,
11ème régiment de Cuirassiers « école ».
Mentionnons que le 11ème régiment de Chasseurs et le 507ème régiment de chars de combat « école » sont à trois escadrons de combat mais ces escadrons ne comptent que treize chars soit quarante-et-un chars avec les deux chars de commandement.
Ces deux unités perdent donc douze chars de combat par rapport à la dotation théorique, nous pouvons également compter quarante-huit personnels en moins.
Ce qui fait que le régiment de chars de combat passe à l'effectif théorique de 737 militaires (36 officiers, 112 sous-officiers et 589 hommes du rang) tout en étant doté de 194 véhicules divers dont 41 chars de combat de type AMX-30B et 3 dépanneurs de chars de type AMX-30D.
Les deux unités affectées à la 14ème division légère blindée « école », à savoir le 1er régiment de Chasseurs « école » et le 11ème régiment de Cuirassiers « école », ont une dotation différente pouvant tendre vers une organisation disparate :
Le 11ème régiment de Cuirassiers « école » est doté de trois escadrons de combat, mais le troisième est en fait une compagnie mécanisée monté sur engins de combat d'infanterie de type AMX10P.
Le 1er régiment de Chasseurs « école » est organisé en quatre escadrons de combat, mais le troisième est doté de seize engins appui-feu de type AMX10RC et le quatrième est une unité mixte de reconnaissance d'appui antichars avec un peloton de reconnaissance monté sur huit engins appui-feu de type ERC90, un peloton antichars « VAB-HOT » et deux pelotons antichars « MILAN » sur véhicules légers tout-terrain.
Le fait s'explique que ces deux régiments sont mis sur pied par les écoles et les centres d'instruction de l'Arme-Blindée-Cavalerie et que les dotations régimentaires sont fournies par les dotations écoles.
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B – UNITÉS DE CAVALERIE LÉGÈRE :
Les unités de cavalerie légère se répartissent entre les cinq divisions d’infanterie de type motorisé et trois des quatre divisions légères blindées.
Nous retrouvons également trois de ces unités comme élément organique de corps d’armée.
Comme nous le verrons, l’armement principal de ces unités est l’engin appui-feu de type AMX-10RC, sept des treize régiments en sont équipés.
Deux autres régiments de cavalerie appartenant aux Troupes de Marine sont dotés de l’engin appui-feu de type Panhard ERC-90 Sagaie. Ce matériel, construit sur fonds propres, sera adopté par la cavalerie dans le cadre de ses unités d’intervention outre-mer.
Pour finir, quatre régiments dont deux unités « école » sont équipés de l’automitrailleuse légère de type Panhard AML-90. Ce matériel, datant de la guerre d’Algérie, doit être remplacé par les deux modèles présentés supra.
L’autre versant de la cavalerie légère est le coup de poing antichars.
Les matériels utilisés se divisent en deux groupes, nous avons tout d’abord le missile antichar HOT monté sur le véhicule de transport blindé de type VAB. Ce matériel est affecté dans les escadrons VAB / HOT des régiments dotés de l’engin appui-feu de type AMX-10RC
Nous avons ensuite le missile antichar MILAN monté sur un véhicule léger tout terrain (soit Jeep soit Peugeot P4). Ce type de matériel, (sauf pour une exception) est présent dans les unités de cavalerie légère dotées de l’engin appui-feu de type Panhard ERC-90 Sagaie ou de l’automitrailleuse légère de type Panhard AML-90.
Unités | Garnison | Rattachement | Chef de corps |
3ème régiment de Chasseurs « école » | Fontevrault | 12ème division légère blindée « école » | Colonel OLMER |
4ème régiment de Chasseurs | Gap | 27ème division alpine | Colonel PERNET |
5ème régiment de Chasseurs | Périgueux | 15ème division d'infanterie | Colonel DE COURRÈGES |
7ème régiment de Chasseurs | Arras | 8ème division d'infanterie | Colonel HUDAULT |
19ème régiment de Chasseurs « école » | Carpiagne | 152ème division d'infanterie « école » | … / … |
1er régiment de Hussards parachutistes | Tarbes | 11ème division parachutiste | Colonel LE MIÈRE |
2ème régiment de Hussards | Sourdun | Élément organique du 3ème corps d'armée | Colonel D’HARCOURT |
3ème régiment de Hussards | Pforzheim | Élément organique du 2ème corps d'armée | Colonel CELERIER |
8ème régiment de Hussards | Altkirch | Élément organique du 1er corps d'armée | Colonel DE BEAUMONT |
1er régiment de Spahis | Valence | 6ème division légère blindée | Colonel FOURNIOL |
1er régiment étranger de cavalerie | Orange | 6ème division légère blindée | Colonel IVANOFF |
1er régiment d'infanterie de Marine | Angoulême | 9ème division d'infanterie de Marine | Colonel PAILLARD |
Régiment d'infanterie chars de Marine | Vannes | 9ème division d'infanterie de Marine | Colonel BENTÉGEAT |
Le régiment de cavalerie légère doté du couple AMX-10RC et VAB HOT se présente théoriquement de la manière suivante :
Les sept régiments dotés de l’AMX-10RC sont théoriquement organisées autour de trois escadrons de combat à douze engins soit trente-six engins et d’un escadron antichars à douze postes de tir HOT montés sur le véhicule de transport de type VAB.
Indiquons tout de suite que le 8ème régiment de Hussards doté de l’engin appui-feu de type AMX-10RC n’est pas doté du couple VAB / HOT mais de missiles MILAN montés sur Peugeot P4.
Le régiment de cavalerie légère – type AMX-10RC, à l'effectif théorique de 840 militaires (48 officiers, 134 sous-officiers et 658 hommes du rang), doté de 268 véhicules divers dont 36 engins appui-feu et 12 VAB / HOT, s'organise donc de la manière suivante :
un escadron de commandement et de soutien, doté de 90 véhicules divers, à l’effectif de 277 personnels (24 officiers, 47 sous-officiers et 206 militaires du rang) subdivisé en :
un peloton état-major,
un peloton de commandement et d’échelon,
un peloton transmissions,
un peloton de protection antiaérien doté de 10 canons antiaérien de 20 mm,
un peloton de protection,
un peloton ravitaillement carburant et munitions,
un peloton dépannage, réparation, évacuation,
un peloton des services,
un peloton sanitaire.
trois escadrons de combat, dotés chacun de 46 véhicules divers dont 12 engins appui-feu de type AMX-10RC, à l’effectif de 141 personnels (6 officiers, 20 sous-officiers et 115 militaires du rang) subdivisés en :
un peloton de commandement et d’échelon,
quatre pelotons blindés à trois engins appui-feu de type AMX-10RC et trois véhicules légers tout-terrain de type Peugeot P4 chacun,
un peloton porté à trois véhicules de transport blindé de type VAB.
Un escadron antichars, doté de 40 véhicules divers dont 12 véhicules de transport blindé de type VAB avec poste de tir HOT, à l’effectif de 140 personnels (6 officiers, 27 sous-officiers et 107 militaires du rang) subdivisés en :
un peloton de commandement,
un peloton échelon
quatre pelotons de tir à trois groupes de tir soit trois véhicules de transport blindé de type VAB avec poste de tir HOT par peloton et un groupe de protection sur véhicule de transport blindé de type VAB.
Sept régiments de cavalerie légère se partagent les vingt et un escadrons de combat dotés d’AMX-10RC. Si le schéma théorique présenté supra s’applique tout à fait aux 5ème et 7ème régiment de Chasseurs affectés aux 8ème et 15ème divisions d’infanterie et aux 1er régiment étranger de cavalerie et 1er régiment de Spahis affectés à la 6ème division légère blindée, les 2ème, 3ème et 8ème régiments de Hussards servant comme élément organique de corps d’armée auraient du avoir une organisation différente.
En effet, à la lecture du TTA 155, il appert que l’organisation de ces régiments devait être de quatre escadrons blindés et non pas trois escadrons blindés plus un escadron antichars.
Je n’ai pas trouvé d’explication quant à cette évolution, mais (cela n’engage que mon opinion) l’annulation au début des années 1980 d’une commande d’une quarantaine d’AMX-10RC a du justifier ce changement.
Le régiment de cavalerie légère doté du couple Panhard ERC-90 Sagaie et missile MILAN se présente théoriquement de la manière suivante :
Ce deuxième type de régiment de cavalerie légère, à l'effectif théorique de 827 militaires (48 officiers, 126 sous-officiers et 653 hommes du rang), doté de 288 véhicules divers dont 36 engins appui-feu de type Panhard ERC-90 Sagaie et 24 postes de tir MILAN, s'organise donc de la manière suivante :
un escadron de commandement et de soutien, doté de 90 véhicules divers, à l’effectif de 277 personnels (24 officiers, 47 sous-officiers et 206 militaires du rang) subdivisé en :
un peloton état-major,
un peloton de commandement et d’échelon,
un peloton transmissions,
un peloton de protection antiaérien doté de 10 canons antiaérien de 20 mm,
un peloton de protection,
un peloton ravitaillement carburant et munitions,
un peloton dépannage, réparation, évacuation,
un peloton des services,
un peloton sanitaire.
trois escadrons de combat, dotés chacun de 46 véhicules divers dont 12 engins appui-feu de type Panhard ERC-90 Sagaie, à l’effectif de 129 personnels (6 officiers, 20 sous-officiers et 103 militaires du rang) subdivisés en :
un peloton de commandement et d’échelon,
quatre pelotons blindés à trois engins appui-feu de type Panhard ERC-90 Sagaie et trois véhicules légers tout-terrain de type Peugeot P4 chacun,
un peloton porté à trois véhicules de transport blindé de type VAB.
Un escadron antichars, doté de 60 véhicules divers dont 24 véhicules légers tout-terrain avec poste de tir MILAN, à l’effectif de 163 personnels (6 officiers, 19 sous-officiers et 138 militaires du rang) subdivisés en :
un peloton de commandement,
un peloton échelon,
quatre pelotons de tir à trois groupes de tir soit six véhicules légers tout-terrain avec poste de tir MILAN et un groupe de protection sur camionnette tactique par peloton.
Ce type de régiment se retrouve exclusivement la 9ème division d’infanterie de Marine de par le Régiment d’infanterie et de chars de Marine et le 1er régiment d’Infanterie de Marine qui comme leurs noms de l’indiquent pas, ce sont des unités de cavalerie légère.
Ces deux régiments percevront au début des années 1990, l’engin appui-feu de type AMX-10RC et le « diptyque » VAB / HOT. Son matériel sera reversé aux 1er régiment de Hussards parachutistes et 4ème régiment de Chasseurs qui, quant à eux sont encore dotés de l’automitrailleuse légère de type Panhard AML-90. Ce type d’engin est encore en dotation en 1989 au sein de quatre régiments d’active ou « école ».
Passons donc maintenant au troisième type de régiment de cavalerie légère.